UN DIPLOMATE NOMMÉ PIE XII

26 décembre 2019

Pope Pius XII writes one of his wartime Christmas radio messages using a typewriter at the Vatican in this undated photo. On Nov. 4 the Vatican opened a major exhibit on the life and pontificate of Pope Pius XII, highlighting the late pope's actions on behalf of Jews and others who suffered during World War II.
(CNS photo/courtesy of Libreria Editrice Vaticana) (Nov. 7, 2008) See PIUS-EXHIBIT Nov. 4, 2008.

En 1870, le Saint-Siège perd les États pontificaux et son pouvoir temporel mais paradoxalement, son prestige moral en sort renforcé et son autorité spirituelle, affermie : de la faiblesse matérielle de l’Église naît sa force. Son action singulière dans le concert des nations a obtenu des résultats décisifs.

PAR EMMANUEL HUYGHUES-DESPOINTES

Le cardinal Pacelli, futur Pie XII, est secrétaire d’État (premier ministre du Saint-Siège) depuis six ans quand il se rend aux États-Unis et rencontre le président américain Franklin Roosevelt en 1936. Une amitié très forte va naître entre les deux hommes.

Roosevelt, réélu la même année, est impressionné par l’hostilité ouverte que manifeste le pape Pie XI au nazisme par son encyclique Mit Brennender Sorge, publiée en mars 1937, une semaine avant l’encyclique Divini Redemptoris, sur le communisme athée, qualifié d’« intrinsèquement pervers ». En septembre 1938, Pie XI déclare : « Spirituellement, nous sommes tous des sémites ! » À sa mort en mars 1939, il mobilise immédiatement un croiseur de l’U.S. Navy pour envoyer les trois cardinaux américains participer au conclave. Le message de Roosevelt est clair : dire au futur Pape que le Président des États-Unis est avec lui dans son combat contre le nazisme.

À peine élu, Pie XII qualifie Hitler d’« Attila motorisé » devant l’ambassadeur de France près le Saint-Siège. Avant Staline, le Führer est l’ennemi principal de l’Europe.

En 1941, Roosevelt veut absolument aider l’URSS à se défendre mais l’opinion améri- caine catholique y est résolument hostile, à cause de la nature du régime. Pragmatique, Pie XII demande alors à son représentant à Washington, Mgr Cicognani, d’intervenir auprès de l’épiscopat américain pour faire savoir que cette encyclique était sans signification géopolitique ou militaire et que Pie XI, en la publiant, ne pouvait pas anticiper le conflit armé entre le Reich et l’URSS. L’opération est un succès. L’alliance entre les États-Unis et l’Union soviétique va changer le cours de la guerre.

Au printemps 1942, au plus fort de la domi- nation allemande, il devient urgent d’ouvrir un second front afin de soulager l’URSS. Pour permettre le débarquement des alliés américains et britanniques en Afrique du Nord, il faut à tout prix faire sortir l’Espagne – qui contrôle le détroit de Gibraltar – de l’orbite allemande. Dès l’été 1942, Pie XII, par l’intermédiaire du frère de Mgr Cicognani, son nonce apostolique à Madrid, exhorte l’ensemble des évêques espagnols à proclamer l’incompatibilité totale de l’idéologie nazie avec les valeurs de l’Évangile. Le Caudillo comprend parfaitement l’avertissement et rapatrie ses 40 000 soldats déployés sur le front russe aux côtés de la Wehrmacht. Le débarquement a lieu en novembre, le Reich est pris en tenaille.

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