PHILIPPE LE BEL CONTRE LES TEMPLIERS

24 septembre 2020

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Fondé en 1129, l’ordre du Temple deviendra l’ordre religieux militaire le plus puissant de son époque et le plus légendaire de toute la chrétienté. Après 200 ans de conquêtes, de batailles et de sièges, l’ordre fut dissout en quelques mois, au terme d’un concile œcuménique et d’un procès international…

PAR ALEXANDRE MEYER

Illustration : Le sceau templier montre deux chevaliers sur un seul cheval, symbole de la pauvreté de l’ordre à son origine. La règle des Templiers permet pourtant à chaque chevalier de posséder jusqu’à trois chevaux, pour partir à la bataille avec un destrier toujours frais.

Au tournant du millénaire, la ville sainte de Jérusalem n’est plus byzantine depuis fort longtemps. Conquise par les Arabes entre 635 et 638, elle est toutefois restée ouverte aux chrétiens. Charlemagne a même obtenu du calife Hâroun ar-Rachîd qu’il protège les lieux saints et garantisse la sécurité des pèle- rins. Lorsqu’elle tombe aux mains des Turcs seldjoukides en 1073, tout bascule. Les notables de la ville sont passés au fil du cimeterre, les pèlerinages interrompus, les chrétiens chassés ou rançonnés.

En l’an 1095, le pape Urbain II prêche la première croisade. Jérusalem est reprise quatre ans plus tard. Le chevalier champe- nois Hugues de Payns organise en 1119 la milice des Pauvres chevaliers du Christ au service des chanoines du Saint-Sépulcre. En 1129, elle devient un ordre monastique et militaire sous le vocable d’ordre du Temple.

Bernard de Clairvaux écrit pour Hugues un Éloge de la nouvelle chevalerie dans lequel il esquisse le portrait des vrais chevaliers chré- tiens, défenseurs de la justice : « Que la guerre menace, ils se bardent alors intérieurement de foi et extérieurement de fer – et non pas d’or.

Armés, et non pas ornés, c’est la crainte qu’ils suscitent chez l’ennemi, et non la cupidité. Ils se préoccupent du combat, non de l’apparat ; ils pensent à la victoire, non à la gloire. » La vocation religieuse des Templiers ramène l’idéal de la chevalerie à sa source : austérité, obéissance, vie réglée, amour fraternel et vocation spirituelle commune.

Saint Bernard va même plus loin : pour lui, l’institution militaire et religieuse offre une raison de vivre et ouvre la voie du salut à une jeunesse européenne désœuvrée et belliqueuse !

Les Templiers assureront la protection des pèlerins en route pour Jérusalem et participeront activement aux croisades suivantes. Les dons fonciers qui affluent leur per- mettent de tisser un vaste réseau de forteresses et de monastères, appelés commanderies, à travers l’Europe chrétienne occidentale. Ils financent villes et princes, et sont dépositaires de trésors royaux.

En 1291, Saint-Jean-d’Acre tombe et précipite la chute des États latins d’Orient. Les Croisades sont finies. 15 000 Templiers, dont 1 500 chevaliers, très aguerris, entièrement dévoués au Pape, rentrent en Occident. Philippe IV le Bel, couronné cinq ans plus tôt, n’entend pas laisser l’ordre jouir de sa puissance militaire, foncière et financière impunément. Un bras-de-fer s’est engagé entre le roi de France et le Pape concernant l’imposition des biens de l’Église situés dans son royaume. Le principe de prééminence du pouvoir temporel sur le pouvoir spirituel est en jeu… La lutte sera sans merci. U

À suivre dans le prochain numéro : « Le procès des Templiers »

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