Frères et sœurs sans rivalité

4 décembre 2017

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Vivre en famille. Dans une fratrie, bagarres, disputes, comparaisons… rendent parfois la vie de famille pénible au quotidien. Comment aider les enfants à s’exprimer autrement ? Par Adele Faber et Elaine Mazlish.

Les relations entre frères et sœurs sont fluides, changeantes et constamment en devenir. À certaines périodes de leur vie, ils  s’éloignent ou se rapprochent. En tant que parents, nous ne pouvons exiger qu’ils maintiennent entre eux des relations immuables, proches, aimantes. Toutefois, nous pouvons, avec habileté et bonne volonté, dégager les obstacles qui nuisent habituellement à l’harmonie entre frères et sœurs pour que la voie soit libre lorsqu’ils seront prêts à se rapprocher les uns des autres. Le défi est difficile à relever, pas impossible. Nous devons gérer nos propres sentiments, aider nos enfants à gérer les leurs. Au lieu de m’inquiéter et de vouloir que mes fils deviennent amis, j’ai cherché à leur transmettre les attitudes et compétences nécessaires à toute relation affective. Je ne voulais pas qu’ils passent leur vie à chercher qui a tort et qui a raison. Je voulais qu’ils soient capables de dépasser ce genre de réflexion et qu’ils apprennent vraiment à s’écouter l’un l’autre en respectant leurs différences, en trouvant des façons de résoudre leurs problèmes.

Accueillir ce qu’ils ont sur le cœur

Il est réconfortant que quelqu’un puisse écouter nos sentiments négatifs. C’est la même chose pour les enfants. Ils ont besoin qu’on les aide à extérioriser leurs sentiments et leurs désirs envers leurs frères et sœurs, même les plus amers. Comment faire pour que leurs sentiments réciproques soient reconnus ? Par des mots qui traduisent le sentiment (« Tu as l’air fâché ! ») ou par des souhaits (« Tu souhaiterais qu’il te demande la permission avant de prendre tes affaires ») ou par une activité symbolique ou créative (« Et si tu fabriquais une affiche “Propriété privée” pour accrocher à la porte de ton placard ? ») Mais c’est important de faire la distinction entre sentiments et actions. Si nous permettons aux enfants d’exprimer tous leurs sentiments, nous ne leur permettons pas de se blesser les uns les autres. Notre devoir est de leur apprendre à exprimer leur colère sans faire de mal. Ils ont besoin qu’on les empêche de se faire mal (« Arrête ! On ne fait pas mal aux autres ! ») et qu’on leur montre des façons acceptables de manifester leur colère (« Dis-lui avec des mots à quel point tu es fâché. Dis-lui : Je ne veux pas que tu utilises mes patins sans ma permission. ») Finalement, c’est un paradoxe troublant : quand on insiste pour que les frères et sœurs s’aiment, ils finissent par se détester. Quand on leur permet d’exprimer leurs sentiments négatifs les uns envers les autres, ils finissent par s’aimer.

Résister à la tentation de comparer

À chaque fois que j’avais envie de comparer l’un de mes enfants à l’autre, je me disais : Arrête ! Ne fais pas ça ! Tout ce que tu veux lui dire peut être dit sans mentionner son frère. Le mot clé est décrire. Décrire ce que tu vois, ce que tu aimes. Ou décrire ce que tu n’aimes pas, ce qui aurait besoin d’être fait. Le plus important, c’est de m’en tenir à la situation liée au comportement de l’enfant en ma présence. Il n’y a rien que son frère ferait ou omettrait de faire qui concerne cet enfant-ci dans le moment présent. Au lieu de comparer défavorablement un enfant à un autre (« Pourquoi ne peux-tu pas suspendre tes vêtements comme ton frère ? »), indiquez seulement à l’enfant quel est le comportement qui ne vous convient pas et décrivez ce que vous voyez (« Je vois un manteau tout neuf par terre ») ou ce que vous ressentez (« ça me contrarie »), ou décrivez ce qui doit être fait (« La place de ce manteau, c’est dans la penderie »). Au lieu de comparer favorablement un enfant à un autre (« Tu es tellement plus ordonné que ton frère »), parlez seulement du comportement qui vous convient. Décrivez ce que vous voyez (« Je vois que tu as suspendu ton manteau »), ou décrivez ce que vous ressentez (« J’apprécie ça. J’aime voir notre hall bien rangé »).

Propos recueillis par Émilie Pourbaix

Adèle Faber et Elaine Mazlish

Adèle Faber et Elaine Mazlish sont toutes deux diplômées en sciences de l’éducation. Mères de plusieurs enfants, ces Américaines se sont spécialisées dans un sujet auquel elles étaient confrontées quotidiennement : le décryptage de la communication entre adulte et enfant. Leurs ouvrages ont fait date. À ce jour, de nombreux ateliers dans le monde utilisent
leurs méthodes.

2 clés pour construire une fratrie heureuse

1. Ne pas chercher l’égalité entre nos enfants.

Les enfants n’ont pas besoin d’être traités également. Chacun a besoin d’être traité de façon distincte. Au lieu de donner des quantités égales (« Voilà, maintenant tu as exactement autant de raisins que ta sœur »), donnez selon le besoin de chacun (« Veux-tu seulement quelques raisins ou en veux-tu beaucoup ? »). Au lieu de démontrer un amour égal (« Je t’aime exactement comme ta sœur »), montrez à chaque enfant que vous l’aimez de façon spéciale (« Il n’y a qu’un seul TOI dans le monde entier. Personne ne pourra jamais prendre ta place. ») Au lieu de donner votre temps de façon égale (« Quand j’aurai passé dix minutes avec ta sœur, je passerai dix minutes avec toi. »), consacrez un temps qui correspond aux besoins (« Je sais que je passe beaucoup de temps à revoir la rédaction de ta sœur. C’est important pour elle. Dès que j’aurai terminé, je veux que tu me dises ce qui est important pour toi. »)

2. Ne pas les enfermer dans un rôle.

Ne laissez personne enfermer un enfant dans un rôle. Ni ses parents (au lieu de : « Jean, as-tu caché la balle de ton frère ? Pourquoi es-tu toujours aussi méchant ? », dites : « Ton frère veut qu’on lui rende sa balle. ») Ni l’enfant lui-même (Jean : « Je sais que je suis méchant » ; vous : « Tu es aussi capable d’être gentil »). Ni ses frères et sœurs (la sœur : « Jean, tu es méchant ! Papa, il ne veut pas me prêter sa colle ! » ; vous : « Essaie de le lui demander autrement. Tu seras peut-être surprise de voir comme il peut être généreux. ») Et si Jean fait mal à son frère, occupez-vous du frère sans attaquer Jean (« Ça doit faire mal. Tu veux que je frotte doucement ? Jean a besoin d’apprendre à s’exprimer avec des mots, pas avec ses poings ! »)

Pour aller plus loin :

Frères et sœurs sans rivalité, Manuel de survie pour une famille plus sereine ! Adele Faber, Elaine Mazlish, Éditions du Phare

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