Révélation de la deuxième édition de The Voice Kids, Eyma incarnera le rôle titre de la comédie musicale la plus attendue de l’année, Bernadette de Lourdes. Elle sera jouée six mois par an dans la cité mariale, à partir du 1er juillet 2019. Une grande aventure pour la jeune lycéenne de 16 ans qui emménagera sur place avec sa famille cet été.
Propos recueillis par Cyril Lepeigneux
Ce grand spectacle consacré à sainte Bernadette trottait dans la tête de ses deux producteurs depuis plus de huit ans. À la toute fin de l’année 2010, Roberto Ciurleo et Éléonore de Galard font le vœu de se rendre à Lourdes pour remercier le ciel avec toute la troupe si le succès de leur comédie musicale Robin des bois est au rendez-vous. Neuf mois d’exploitation et 800 000 spectateurs plus tard, ils étaient réunis devant la grotte avec cette ambition : revenir et monter un spectacle ici même ! Bernadette Soubirous (1844-1879) a reçu cette grâce immense de rencontrer et de s’entretenir avec la Sainte Vierge lorsqu’elle avait 14 ans. Eyma, de deux ans son aînée, poursuit sa prometteuse carrière à Lourdes et nous partage les conséquences de cette immersion dans la vie de la jeune sainte. C’est une gracieuse jeune fille aux grands yeux bruns et à la voix d’or qui nous raconte dans un sourire cette aventure musicale.
Comment cette aventure a-t-elle commencé ?
Un des membres de l’équipe de The Voice Kids a contacté mes parents pour me proposer de me présenter au casting de Bernadette de Lourdes. Dès la première chanson intitulée : « Pourquoi moi », cela a été une révélation… En général, je ne chante pas beaucoup en français, mais cette chanson… je ne pouvais pas espérer mieux ! En me rendant au casting, je ne me suis pas beaucoup posé de questions. J’y suis allée « à la cool », comme on dit. J’ai été choisie, et j’ai pris vraiment le temps de m’intéresser à cette adolescente de 14 ans que je ne connaissais pas auparavant.
Qu’est-ce qui vous a attirée dans un tel projet, vous qui êtes plutôt habituée aux trépidations de la vie parisienne ?
Les comédies musicales me font rêver depuis toute petite. J’ai toujours admiré les comédiens qui réussissent à allier le théâtre et le chant. Ne faisant que du chant et ne suivant pas de cours d’interprétation théâtrale, ce projet de « spectacle musical » me faisait un peu peur mais j’ai voulu relever le défi, et j’ai foncé. Cependant, ce qui m’a profondément attirée dans ce projet, c’est l’histoire de Bernadette, cette petite fille qui a su tenir tête et rester elle-même, quelles que soient les circonstances. Sa relation avec sa famille m’a aussi beaucoup touchée. Comme elle, j’ai un fort esprit de famille et j’aime aider les gens. La générosité, le partage, l’attention à l’autre sont des valeurs de ma propre famille. Je me retrouve mieux dans le personnage de Bernadette que dans celui de la Reine des neiges !
Nous sommes en 2019 : le monde, la société, les vêtements, la façon de vivre ont changé. Les mentalités aussi. Comment interpréter Bernadette sur scène en restant juste ?
Comme je vous le disais, le théâtre, c’est tout nouveau pour moi et c’est un grand défi. Heureusement, je ne suis pas seule : Serge Denoncourt, le metteur en scène du spectacle, un homme expérimenté, me donne de précieux conseils et je lui fais entièrement confiance. Même si je connais de mieux en mieux la personne de Bernadette, je compte rester moi-même. Je ne chercherai pas à l’imiter mais uniquement à rester sincère et authentique. Et au-delà de mon jeu sur scène, je suis convaincue que cette histoire de Bernadette touchera le grand public : chacun peut se reconnaître au travers des différents personnages du spectacle et le message est universel. Le tout servi par la force de la musique !
Vous venez de le préciser : vous baignez dans l’univers de Bernadette depuis des mois. Jour après jour vous l’incarnez, vous en parlez. Est-elle devenue plus proche ?
Parfois, quand ça ne va pas trop fort, je pense à Bernadette. C’est un peu mon petit ange gardien. Je porte toujours sur moi une petite fiole d’eau de Lourdes et quand autour de moi quelqu’un est dans la peine je n’hésite pas à la partager. Je me retrouve beaucoup en Bernadette, que ce soit dans son caractère ou dans sa façon d’être. Il y a une histoire très forte derrière cette jeune fille et elle m’attire. Et pour moi, le message du spectacle est un message d’espérance.
Vous êtes embarquée dans cette aventure depuis quelques mois. N’y a-t-il pas un risque de se lasser de chanter toujours les mêmes airs ?
Non, car à chaque fois, je veux que les gens soient touchés. Lors de chaque interprétation, j’essaie de chanter le mieux possible. Je préfère d’ailleurs les airs nostalgiques et doux, car je réussis mieux à les interpréter.
Jouer le rôle-titre de cette comédie musicale appelée à un succès international est-il écrasant ?
Il s’agit en effet de mon premier gros projet. Je ne le réalise que petit à petit. J’ai un peu d’appréhension, c’est vrai. Il y a beaucoup de pression : beaucoup de personnes comptent sur moi et il faut que je sois à la hauteur de ce rôle et des attentes de tout le monde, mais, comme on dit, « ce n’est que du bonheur ». Jusqu’à maintenant, nous avons eu l’occasion de présenter les chansons pour la promotion du spectacle, et les gens étaient bouleversés…
Et votre prestation lors des JMJ de Panama ?
Hyper-impressionnant et hyper-stressant : une scène immense à l’autre bout du monde, avec un monde fou… Et une chaleur de 30 °C ! Une foule de 100 000 personnes. Une marée mouvante de têtes, de drapeaux… Les gens étaient très réceptifs. On les entendait reprendre les fins des couplets. C’était un moment suspendu, hors du temps. Nous avons aussi aperçu la papamobile et le pape François : c’était impressionnant et émouvant de voir la ferveur des personnes tout autour de lui.
Cette aventure vous a déjà changée ?
Ce spectacle sur Bernadette a un impact sur ma vie, c’est certain ! Sans entrer dans le détail, ma façon de voir les choses a évolué sur plusieurs points. Et puis j’ai aussi fait la rencontre de nombreuses personnes dans le milieu de la musique qui m’ont beaucoup appris, conseillé, et m’ont fait prendre conscience de certaines choses de la vie. L’impact est surtout émotionnel, je pense. Et de voir toutes ces personnes qui soutiennent le projet, c’est tellement touchant et intense ! Sans oublier l’équipe de production qui est bienveillante et aimante, et la troupe qui est extraordinaire. Je puise aussi dans chacune de ces rencontres et de ces franches rigolades l’énergie pour avancer. Et j’attends avec impatience le début des représentations le 1er juillet !