Pardonner pour devenir libre

27 avril 2010

pardonner

Chacun porte des blessures, souvent causées par d’autres. La tentation est de s’enfermer dans le désir de vengeance, la haine et la rancœur. Attitudes compréhensibles mais qui nous coupent de la vie. Et si le pardon seul pouvait nous libérer ?

Douze étapes pour : Apprendre à pardonner

Le pardon est un long chemin qu’il faut franchir pas à pas, sans se brusquer ni brûler les étapes.

1 Ne pas se venger. Vouloir se venger oriente notre attention vers le passé au lieu de l’avenir. Cela empêche le mouvement du pardon de s’enclencher.
2 Reconnaître sa blessure et sa pauvreté. Pour pardonner, il faut d’abord reconnaître que nous avons été blessé, humilié, etc.
3 Partager sa blessure avec quelqu’un. Parler avec une personne de confiance, permet de ne plus porter seul sa souffrance.
4 Bien identifier sa perte pour en faire le deuil. Il est important de faire l’inventaire de ce que nous avons perdu par cette offense, afin de pouvoir en faire le deuil.
5 Accepter la colère. Il n’est pas bon de nier ces émotions spontanées et humaines, si on veut pouvoir pardonner. Sans pour autant nourrir son ressentiment.
6 Se pardonner à soi-même. Il est impossible de pardonner à l’autre si nous ne nous pardonnons pas à nous-mêmes de nous être laissés exposer à un tel malheur.
7 Comprendre son offenseur. Cela signifie porter sur lui un regard lucide pour comprendre les motifs de sa faute. Cela ne signifie nullement l’excuser ni le disculper mais au contraire le regarder en vérité.
8 Trouver dans sa vie un sens à l’offense. Cette blessure peut en effet nous apprendre quelque chose, nous aider à grandir et à nous réaliser en profondeur. Paradoxalement, cet échec peut avoir des effets positifs dans notre vie.
9 Se savoir digne de pardon et déjà pardonné. Il est bon de faire l’expérience pour nous-mêmes du pardon des autres et de Dieu que nous blessons si souvent et d’accueillir humblement ces pardons. Cela nous aide à pardonner, à notre tour.
10 Cesser de s’acharner à vouloir pardonner. Si notre volonté de pardonner est nécessaire, il arrive un moment où nous devons lâcher prise et laisser Dieu finir le travail à notre place. Le Christ lui-même sur la croix a demandé à Dieu : « Père, pardonne-leur. » Le pardon est un don de Dieu.
11 S’ouvrir à la grâce de pardonner. C’est le moment d’accueillir l’amour de Dieu, et de pardonner en vérité.
12 Décider de mettre fin à la relation ou de la renouveler. Après avoir pardonné, il nous revient de décider de poursuivre ou non la relation avec notre offenseur. En effet, pardonner ne signifie pas se réconcilier, même si, souvent, cela est souhaitable (entre conjoints, en famille, etc.). Néanmoins, il faudra construire une nouvelle relation.
Ces douze étapes sont tirées de Comment pardonner, Jean Monbourquette, Bayard, 2001.

Jean Vanier
Ancien officier de la marine anglaise et canadienne et professeur de philosophie, il a fondé la communauté de l’Arche en 1964. L’objectif de l’Arche est d’aider les personnes avec un handicap à trouver une vie humaine, plus heureuse, plus libre et insérée dans la société. 140 communautés existent aujourd’hui dans le monde. Il est aussi cofondateur de l’association Foi et Lumière.

www.arche-france.org
www.foietlumiere.org

Histoire d’héritage Une merveilleuse histoire du pardon dans la Bible.
« Un père avait deux fils. Le plus jeune lui demande son héritage et part. Il dépense tout dans une vie de débauche. Puis un jour, il décide de revenir et de demander pardon à son père. Celui-ci le voit de loin, accoure et l’embrasse sans lui laisser le temps de demander pardon. Il fait une grande fête pour lui. » Cette parabole montre que Dieu désire nous libérer de nos culpabilités, de nos fermetures et de nos haines, pour nous rendre heureux, aimants et ouverts aux autres.  Évangile de saint Luc 15, 11-32

Témoignage : Pardonner l’impossible

Torturée par les nazis, Maïti Girtanner choisit de pardonner.Pendant la seconde guerre mondiale, Maïti Girtanner est une jeune fille promise à un brillant avenir de pianiste. Elle devient une résistante très engagée. Le jour où les nazis l’arrêtent, ils sont sans pitié : « Les médecins-bourreaux s’acharneront à faire le plus de dégâts possibles… Ce fût la découverte, à 21 ans, de l’horreur de la souffrance infligée par des médecins qui savaient ce qu’ils faisaient. » Elle est laissée pour morte. Hospitalisée pendant huit ans, elle ne cessera plus de souffrir et ne pourra jamais rejouer du piano. Pourtant, Maïti prie tous les jours pour son tortionnaire. Elle désire lui pardonner. « Ne peut-on jamais savoir si l’on a pardonné ? Je ne savais pas si j’y arriverais. Dans le cas où je n’y arriverais pas, je demandais à Dieu de le faire à ma place. Mon désir était là. » Surprise : en 1984, son bourreau a retrouvé sa trace et arrive à Paris. Il est atteint d’une maladie incurable. Il a peur. Il désire revoir cette femme qui quarante ans plus tôt l’a marqué par son témoignage de foi devant la mort. « Il était debout à la tête de mon lit, un geste irrépressible m’a soulevée de mes oreillers alors que cela me faisait très mal et je l’ai embrassé pour le déposer dans le cœur de Dieu. Et lui, tout bas, m’a dit ‘pardon’. C’était le baiser de paix qu’il était venu chercher. À partir de ce moment là, j’ai su que j’avais pardonné. »  Même les bourreaux ont une âme, Maïti Girtanner, CLD, 2006.

Pour aller plus loin : 
Le pardon, Denis Sonet, Livre Ouvert, 2005.
Demander pardon sans s’humilier, Jean Monbourquette et Isabelle d’Aspremont, Bayard, 2005.
Le pardon, divine  chirurgie, Daniel-Ange, Béatitudes, 2004.
Accueillir notre humanité, Jean Vanier, Presses de la Renaissance, 2007.

Lexique

La mémoire guérie
« C’est une erreur de faire de l’oubli le test du pardon. C’est le contraire qui est vrai : le pardon aide la mémoire à guérir. Avec lui, le souvenir de la blessure perd de sa virulence. L’événement malheureux se fait de moins en moins présent et obsessionnel ; la plaie se cicatrise peu à peu ; le rappel de l’offense n’inflige plus sa douleur. C’est pourquoi la mémoire guérie se libère et peut s’investir dans autre chose que dans la pensée déprimante de l’offense. »
Jean Monbourquette, Comment pardonner, Bayard, 2001

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