Max Guazzini : Il est libre Max

7 septembre 2015

Max Guazzini

 

Rencontre. Vice-président de la Ligue nationale de rugby et directeur général des «Barbarians français», producteur de musique chrétienne et catholique affiché, telle est la carte de visite de Max Guazzini.

Propos recueillis par Emmanuel Querry.

Avocat de formation et passionné de musique, Max Guazzini a débuté une carrière de chanteur avant de devenir l’attaché de presse de Dalida. Puis c’est la radio qui l’a happé dans les années quatre-vingt lorsqu’il est devenu directeur des programmes de NRJ. Passionné de rugby, il se lance dans l’aventure du Stade français en 1992, et pousse ce club évoluant dans les divisions inférieures vers les sommets du Top 14. Un poil excentrique, c’est lui qui avait imposé le fameux calendrier des joueurs dénudés, les maillots roses et les grands shows à l’américaine. Or, il a vécu il y a quelques années un vrai retour à la foi de son enfance, et vient de produire un disque de chants dédiés à la Vierge Marie. Rencontre avec ce touche-à-tout inspiré.

Au cours de cette carrière éclectique, quel a été le moment le plus fort que vous ayez vécu ?

Sans doute la première fois qu’on est devenu champion de France avec le Stade français en 1998. On l’a été cinq fois en tout, mais la première fois qu’on a soulevé le « bouclier de Brennus », c’était incroyable !

Vous êtes connu comme catholique pratiquant. Quel est votre parcours de foi ?

Je suis issu d’une famille d’origine italienne, donc de tradition. Mais c’est en étant dans une école catholique à Marseille, à Notre-Dame de la Viste, que j’ai découvert la foi, à 10 ans. Puis, comme étudiant à Paris – j’étais au « 104 », le foyer étudiant des frères maristes –, j’ai également baigné dans une atmosphère très religieuse.

Quel a été l’élément déclencheur qui vous a fait à nouveau pratiquer ?

Je n’en sais rien. C’était il y a sept ou huit ans. Je me pose la question, et je n’ai pas de réponse. En plus j’y suis allé seul, personne ne m’a dit : « Viens ! » C’était en 2007 je crois. Je suis allé à la messe des jeunes à Saint-François-de-Molitor à Paris, et voilà…

Le monde du rugby est-il un sport plus porté vers le spirituel ?

Pas spécialement. Même si les joueurs sont plutôt de tradition chrétienne. Il y en a qui sont très croyants et pratiquants, ce sont les Sud-Africains. Mais à vrai dire, c’est un milieu où on parle moins de religion que de superstition, comme de mettre de l’eau de Lourdes sur la pelouse, ça oui ! La Vierge Marie a d’autres choses à faire. Pourquoi aiderait-elle une équipe plutôt qu’une autre ?

Mais il fallait quand même oser répandre de l’eau de Lourdes sur le terrain. C’est ce que vous avez fait, non ?

Oui. D’ailleurs récemment, avant le dernier titre du Stade français, j’en ai également fait parvenir un flacon qui a été versé sur le terrain. Et le Stade français a été champion ! Mais bon, avouons que c’est surtout parce qu’ils l’ont mérité. Donc c’est plus un rite qu’autre chose…

La Vierge Marie semble avoir une place particulière dans votre vie ?

Quand j’étais gosse, chez mes grands-parents, à Marseille, il y avait un grand jardin où se trouvait une niche avec une statue de la Vierge de Lourdes. C’est quelque chose qui m’est familier depuis l’enfance.

Quel moment de votre vie aimeriez-vous revivre ?

Celui où j’étais thuriféraire, autrement dit l’enfant de chœur qui marche dans la nef pour rejoindre l’autel avec l’encensoir. J’aimerais revivre ces moments vécus à la Viste pendant la messe solennelle. On était en soutane violette, j’avais une cordelière, je l’ai toujours d’ailleurs. Une cordelière verte. Je serai enterré avec.

Le premier disque que vous avez produit était consacré au chant grégorien, et vous êtes connu pour être un défenseur du latin dans l’Église. D’où vient cet attachement ?

Du cœur, mais aussi de la raison, parce qu’aujourd’hui, quand vous allez, à Paris, à Marseille ou ailleurs, dans les églises, ce sont des chants différents à chaque fois. Il n’y a plus d’unité. Maintenant, bien souvent, personne ne chante, à part le chef de chœur qui se fait plaisir. On ne chante plus le Credo par exemple, ni le Salve Regina. Alors qu’on l’a chanté pendant des siècles. Comme je dis, on le chantait déjà à la croisade (rires) – même si c’est perfide, ce que je dis. Le latin, c’est la langue officielle, et le patrimoine musical de l’Église catholique, c’est tout de même le grégorien. Alors pourquoi tout foutre en l’air ? Au nom de quoi ?

Ceci dit, le dernier disque de chants dédiés à Marie est en français pour une bonne part…Comme quoi l’un n’empêche pas l’autre ! Les deux peuvent coexister. Je ne suis pas contre les chants en français. Regardez la popularité de chants comme « Couronné d’étoiles », « La première en chemin », etc. Mais les gens ont besoin de repères, surtout dans le siècle où nous vivons. On a besoin de dire : « On est là. »

Si vous aviez un conseil à donner aux personnes qui ne sont pas croyantes, pour qu’elles trouvent le chemin de la foi, quel serait-il ?

Qui suis-je, moi, pour donner des conseils ? C’est une grâce, et donc il est difficile de leur dire d’aller derrière un pilier d’église, comme l’écrivain André Frossard qui s’est converti de cette façon. Facebook, je « suis » l’évêque de Guyane, Mgr Lafont. Il fait remarquer que ce qu’ont fait les Apôtres, c’est un des signes qui peuvent conforter la foi. Certes, il n’est pas évident de croire à la résurrection du Christ, on est bien d’accord. Il faut passer outre le rationnel. Mais quand on voit ces hommes qui étaient des pêcheurs, qui ont fait le tour du monde pour proclamer ce qu’ils avaient vu : ça peut quand même interpeller.

Est-ce que vous vous sentez une responsabilité de transmettre votre foi ?

C’est en montrant et en ne cachant pas ce qu’on fait que ça peut effectivement se transmettre. Mais je ne vais pas prêcher comme les mormonds deux par deux, en cravate (rires). Les disques sont un témoignage. En ne se cachant pas du fait qu’on est catho, avec les moyens de communications modernes, réseaux sociaux que sont twitter ou Facebook – moi je ne me gêne pas – c’est une façon de le dire et de le montrer aux gens.

 

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