Après des années d’errance et de souffrance, Jean-Luc Le Dorze accompagne sa femme au sanctuaire Notre-Dame du Laus.
Il y revient de nombreuses fois, en touriste. Jusqu’au jour où il vit une expérience extraordinaire.
La mort de mon père, à 10 ans, m’a laissé avec un immense vide intérieur. Ma mère ne s’est pas occupée de moi et je me suis senti abandonné. La seule personne qui m’a consolé, c’est un prêtre. J’en ai rencontré d’autres après, qui m’ont aussi beaucoup marqué. Mais je souffrais tellement que j’ai commencé à partir en dérive dès l’adolescence : alcool, drogue… En même temps, cette souffrance est sans doute ce qui a creusé en moi cette soif d’amour si forte. J’ai toujours été en recherche spirituelle, mais je suis allé chercher des réponses très loin, dans les spiritualités orientales, les sectes… Et j’avais toujours des comportements très autodestructeurs.
Je fuyais le côté religieux
Après notre mariage, en 2007, Janine m’a demandé si on pouvait aller en vacances au Laus, un sanctuaire qu’elle aimait beaucoup. J’ai accepté. C’est vrai que le lieu était magnifique, mais je fuyais le côté religieux : je partais chaque matin marcher pendant des heures en montagne, pour faire des photos.
À cette époque où je ne faisais que me balader, bizarrement, je sentais régulièrement des odeurs extraordinaires. Ça arrivait souvent et n’importe où : dans la nature, dans ma chambre, dans un couloir… Je me disais que je n’étais pas fou, qu’il y avait forcément une explication. Ça m’énervait énormément, ces parfums. Ça a duré trois ans, à chaque fois que j’allais au Laus. Je n’en parlais à personne, j’avais peur qu’on se moque de moi. Puis j’ai cessé de les sentir. Longtemps après, j’ai compris qu’il s’agissait des fameux parfums surnaturels que certains ressentent parfois au sanctuaire du Laus.
J’ai craqué
Les parfums ont cessé à partir du jour où j’ai craqué… C’était un jour où, comme souvent, je discutais avec le Père René Combal, au sanctuaire. Soudain, je me suis effondré en larmes et je me suis mis à lui raconter tout ce que je portais sur le cœur. J’avais l’impression que des tonnes de boue s’écoulaient de moi. Au fur et à mesure que les mots et les larmes sortaient, s’installaient en moi un grand silence et une paix profonde. Ça s’est fait naturellement, comme si un gros verrou avait lâché, comme si mon cœur s’était ouvert. J’ai ressenti un amour très profond.
Toujours à mes côtés
Je réalise a posteriori que Dieu a toujours été là, à mes côtés, qu’il m’a protégé dans mes délires, qu’il m’a parlé par de nombreux signes, des personnes, même si je ne lui répondais pas. Je lui suis infiniment reconnaissant… Je prie beaucoup désormais, en particulier la Sainte Vierge. Aujourd’hui, je ressens une joie très profonde, une plénitude. Cela a changé aussi mes relations. Récemment, mes collègues de travail m’ont dit que j’étais beaucoup plus gentil qu’avant, moi qui ne suis pas très facile !… Et pourtant je n’ai pas décidé de devenir plus gentil. Depuis tous ces événements, je ressens un grand besoin de venir régulièrement au sanctuaire du Laus, même tout seul ! La dernière fois, j’étais tellement heureux en repartant que j’avais l’impression d’être rempli de joie, heureux comme un enfant. Il faut venir au Laus puiser de l’amour, dans la rencontre avec les autres, avec les prêtres… Pour moi, le Laus est une source.
Propos recueillis par Émilie Pourbaix
Aller plus loin :
Le sanctuaire Notre-Dame du Laus fête cette année son jubilé, pour le 350e anniversaire des premières apparitions de la Vierge Marie à Benoîte Rencurel. Toute l’année, des événements sont proposés au grand public, dans un cadre magnifique.
www.sanctuaire-notredamedulaus.com
04 92 50 30 73