J’AI UN « KIFF » AVEC LA VIERGE MARIE !

27 mars 2024

Delphine Wespiser au couvent Saint Dominique des Frères de Saint-Jean à Corbara, en Corse. No Web No Blog pour Belgique et Suisse

Une semaine dans le silence. Le programme de C8, diffusé le mois dernier, a invité 6 célébrités à vivre dans un monastère, au rythme des prières des moines. Delphine Wespiser partage son expérience loin du bruit de sa vie. Une aventure transformante qui l’a ramenée dans ses souvenirs d’enfance, où elle allait à la messe avec son grand-père. Rencontre.

INTERVIEW RÉALISÉE PAR CHLOÉ DURAND ET ANNE-CLAIRE DÉSAUTARD-FILLIOL

Comment avez-vous vécu cette semaine de retraite spirituelle « hors connexion » ?

Une semaine où on coupe notre téléphone, on se dit que l’on va rater des choses. Je me suis autorisée à mettre mon téléphone de côté. Quel plaisir de vivre le moment présent, de pouvoir parfois s’ennuyer. Je me souviendrai toujours d’une marche avec Simon Castaldi. Nous sommes partis sur les hauteurs, au niveau de la Vierge, nous regardions le paysage sans parler. Au bout d’un moment, l’ennui arrive. C’est à ce moment que l’envie de sortir notre téléphone pour meubler le temps arrive. Mais c’est dans ce vide que quelque chose se crée. C’est divin, c’est spirituel, c’est du vrai. J’ai chuchoté à Simon : « Si tu veux, on reste ici et on devient frère et sœur ! ».

Qu’est-ce que vous diriez à quelqu’un qui hésite à faire une retraite spirituelle ?

Il faut y aller. Dans une vie, une retraite spirituelle d’une semaine, il faut en faire au moins une. C’est quelque chose d’incroyable, c’est un moment suspendu. On ne sait pas ce qu’il se passe en France, on ne suit pas les actualités. On est juste là. On sait simplement que le matin on doit donner à manger aux poules, on doit mettre la table, on doit éplucher les pommes de terres. Quand on a un vague à l’âme, on part crayonner, chanter. C’est génial. Cette vie est vraiment géniale.

Qu’est-ce qui vous a marqué durant cette retraite ?

Durant cette retraite, on a beaucoup parlé de la notion du pardon. Se pardonner soi et donner le pardon à l’autre. C’est quelque chose qu’on n’apprend pas à l’école. C’est un peu comme des petits cailloux dans la chaussure qu’on amasse et quand on apprend à les enlever, ça fait du bien. Quand on pardonne l’autre cela nous fait grandir, on devient plus sage. J’ai demandé à frère Baudouin : « si la personne ne veut pas le pardon, est ce qu’on peut le lui donner quand même ? » Il m’a dit que donner le pardon c’est pour soi, c’est couper avec ce qui nous a fait du mal. Lorsqu’on ne pardonne pas, on reste dans le passé.

Et aujourd’hui, vous reste-t-il des choses de cette semaine de silence ?

Honnêtement il faudrait que je retourne faire une retraite spirituelle. C’est comme les jeûnes, il faut en faire tous les six mois. Parce qu’après la vie reprend. Quand on revient, on a l’impression que les gens parlent fort, vite, que tout ce qui nous entoure est du show, de la superficialité. Après, on se réhabitue. Quand on rentre d’une retraite, on est profondément changé. Mes amis ne me reconnaissaient pas, ils m’appelaient sœur Delphine. En rentrant du monastère j’étais calme, j’appréciais le silence, je demandais de couper la musique dans la voiture.

Et depuis six mois, j’ai un « kiff » sur Marie. Je suis allée à la chapelle de la Médaille Miraculeuse à Paris où j’ai eu une révélation pour cette féminité. Un soir, je m’achetais des statues de Marie sur Internet. A ce même moment, Gad Elmaleh m’envoie un message pour m’inviter à son film « Reste un Peu ». Il me dit que cela parle de la Vierge Marie ! Incroyable. J’aime tellement la Vierge que j’ai acheté dix Vierges pour en mettre dans chaque endroit de mon appartement !

On vous voit en quête d’identité, entre la jeune fille d’Alsace et la parisienne, la retraite vous a-t-elle aidé à discerner ?

C’est l’histoire de ma vie, cela fait onze ans que je vis entre Paris et l’Alsace, dans les hôtels, dans le train, les avions. Onze ans que je fais mes valises. J’ai choisi récemment de m’installer vraiment à 50% à Paris, d’enfin assumer que je suis parisienne à 50%. J’ai toujours été trop parisienne pour l’Alsace et trop alsacienne pour Paris. Cette retraite m’a permis d’assumer qui je suis, de comprendre que je n’ai pas besoin de choisir. Je suis tout ça. Je peux très bien aller en forêt, dormir sous tente avec mon chien et aimer la nuit parisienne, faire la fête, travailler dur. Je suis hétéroclite.

Quelle est la chose qui vous a paru le plus difficile à vivre pendant cette retraite ?

Il n’y avait pas de choses particulièrement difficiles à vivre. Mais la musique me pesait un peu. J’ai demandé à sœur Catherine si on pouvait changer les chants car je ne les trouvais pas assez entrainants. On a donc chanté toute la semaine Evenou Shalom alérem et Comment ne pas te louer. Aujourd’hui ces chants me ramènent à ces moments de joies qui resteront gravés. A la fin de la retraite, on était tellement à fond qu’on a eu comme idée de sortir un single tous ensemble On n’est pas chanteurs, mais portés par ce Divin, par cet amour fraternel, on s’est sentis inspirés par la lumière et l’Amour inconditionnel de Dieu.

Quelle est la place de la musique dans votre prière ? Est-ce qu’elle vous porte ?

En tant que catholique, dans les moments de culte il y a des chants. Et ces chants nous ramènent à des souvenirs, que ce soit des baptêmes, des enterrements, des mariages… Certains chants étaient mes solos quand je chantais à la chorale de ma paroisse. En Alsace quand les gens partent, on met souvent la musique « Trouver dans ma vie ta présence ». Elle me touche profondément (émue aux larmes). Quand sœur Catherine l’a chantée, je ne pouvais pas retenir mes larmes car le souvenir de mon grand-père est remonté. Cela m’a fait tellement plaisir. Ce chant touche mon âme.

Vous parlez de votre grand-père au frère Baudouin. Il vous dit que « faire le deuil, c’est se donner le droit de vivre ». Se relier à Dieu vous aide-t-il pour avancer ?

Durant cette retraite j’ai beaucoup prier, chanté, communié. Généralement, j’allais à la messe avec lui mais quand il est parti j’ai arrêté. Je n’avais plus personne à mes côtés. J’ai un peu fait cette retraite pour lui. Il aurait bien rigolé en me voyant à tous les offices, pour toutes les fois où je n’y suis pas allée !

Pensez-vous faire une retraite hors caméra ?

Cette retraite m’a tellement fait de bien, que même hors caméra, je m’offrirai ce cadeau. En coupant mon téléphone, je vais rater des appels, des mails. Aujourd’hui, mon travail c’est ma passion et me dire que je coupe pendant une semaine pourrait m’inquiéter, mais au retour de la retraite je suis tellement mieux que cela impacte positivement mon travail. Il faut être heureuse et pleinement remplie. Quand on a cet amour inconditionnel on ne se sent jamais seule. Quand j’ai pris le train, l’avion, que le soir j’étais seule, je me suis raccrochée à cet amour inconditionnel et je ne me suis plus jamais sentie seule.

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