Faire des pauses

30 novembre 2018

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S’arrêter. Nous courons, tous, tous les jours. Il est devenu urgent d’appuyer sur pause dans notre vie. Pour nous retrouver et nous recentrer sur ce qui compte vraiment.

Explications avec Anne Ducrocq.

Pour être à la hauteur du quotidien, garder la tête hors de l’eau, continuer de sourire, d’aimer et même d’élargir son cœur, il faut respirer un bon coup, s’asseoir et se mettre en retrait, ne serait-ce que quinze minutes. À partir de là, tout va pouvoir commencer. Tirer sur la corde est contre-productif, on le sent d’emblée. Nous avons besoin de pauses de sagesse pour retrouver nos forces, regarder le monde avec d’autres lunettes, hisser et élargir nos voiles…

On ne cesse de faire des pleins : plus de divertissements, plus de vêtements, plus d’appareils technologiques, plus d’amis, plus de connaissances, plus de voyages, plus de sports… Et si l’on essayait de faire le vide ? Nous vivons dans un monde qui nous laisse peu de temps pour réfléchir, peu de temps pour nous exprimer, peu de temps pour nous arrêter. Ce monde tourne vite, trop vite. C’est pourquoi se retirer de l’agitation du monde, seul pour quelques heures ou quelques jours, peut être une excellente manière de renouer avec soi-même et une occasion de se relier à la dimension intérieure de son être.

Prendre de plus en plus souvent l’habitude de s’échapper le temps d’une pause donne une respiration vitale à la vie la plus tournoyante, ou à la plus banale. Rester chez soi et s’échapper à l’intérieur de soi… Une cachette de rêve.

Habiter ma vie
« Est-ce que j’habite ma vie ? » « Habiter sa vie », c’est commencer par un pas de côté. Ne pas rester le nez dans sa vie, dans ses problèmes, ses désirs inassouvis, ses projets, ses limites… À vivre (presque) toujours les mêmes expériences extérieures,
on ne se surprend plus, on ne mue plus, on n’éclaire plus, on devient tiède. Et c’est dommage, car nous méritons autre chose. Quelque chose, non pas de mieux, mais de plus vivant, de plus vrai. On va se décentrer, débrancher le mental et observer. On va prendre le temps de se poser, de se réorienter, de laisser passer nos mauvaises pensées et nos prétextes…
Nous savons trop peu de choses de la richesse et de la beauté de l’être intérieur qui vit en nous. Il n’y a pas plus simple, pas plus révolutionnaire non plus, que de s’interrompre pour quelques instants de conscience. Un court moment, revenir à soi, dans sa maison intérieure. C’est tout un état d’esprit : cinq minutes peuvent suffire dans une journée pour quitter notre esprit agité, notre suractivité, notre hyper-connexion, notre rythme saccadé, immaîtrisable. Pour le dire autrement, se rapprocher du silence et de la paix que l’on a enfouis, de notre liberté…

Une petite pause, un temps de silence, juste pour soi, est-ce trop s’offrir ? Comme une halte de sagesse, même d’un petit quart d’heure, est toujours un grand moment, je l’appelle « petite pause, grand moment » ! On les pratique dès qu’on en a l’occasion. Puis cela vient plus régulièrement. Puis tout à fait naturellement. Avec le temps et l’expérience, on s’accordera toute une journée de pause. Pas pour finir un travail, le linge, l’administratif, les coups de fils, les invitations, les courses. Non, simplement pour rattraper le silence en retard, le silence qu’on ne met plus dans notre vie. Prendre une journée pour soi donne des ailes. Nous entrons dans une autre relation avec la solitude et le silence : ce ne sont plus des ennemis, mais plutôt des relations à entretenir… On ne fait pas une retraite pour se reposer. On part à la rencontre de soi…

Souvent, l’expérience de cette « journée de désert », comme l’appellent les moines, donne envie d’aller plus loin et d’expérimenter un temps de repli plus important. C’est pourquoi, pour les explorateurs qui veulent faire une coupure plus nette avec leur quotidien, il est passionnant de s’octroyer quelques jours, voire une semaine, en choisissant temporairement d’autres « règles » de vie que celles qui dirigent habituellement nos actions. Seul, retiré dans un lieu spirituel. L’expérience est radicale, incendiaire. Oser un vrai temps de retraite de trois à sept jours.

Anne Ducrocq
Elle est auteure, journaliste spécialisée dans le bien-être et éditrice. Elle partage sa vie entre l’écriture et la vie spirituelle.

3 clés pour faire des pauses

1. La pause s’impose. Pour faire silence en soi, il n’est rien de mieux que de faire une petite pause. Cela peut devenir une pratique régulière. Vous avez essayé mais vous n’arrêtez pas de penser ? Sans vous juger parce que vous n’arrivez pas à vous taire mentalement, revenez tranquillement à votre respiration. Lorsqu’une difficulté mentale surgit, le retour au corps, au souffle respiratoire, à l’équilibre corporel permet en général de lutter contre la dispersion des pensées.

2. Prendre conscience de son corps. Reporter son attention sur son corps est une façon de revenir à soi. Avec un peu de pratique, on arrive à quitter le mental et à reprendre conscience de son corps relativement rapidement. Nous pouvons prendre le temps de goûter nos sensations tout simplement. Ou ne rien faire du tout. N’enchaînons pas sur autre chose sans arrêt. Comme une boulimie de « faire ».

3. Ralentir. Il y a une sagesse dans la lenteur. Ralentir nous rappelle qu’il n’est nul besoin de nous précipiter dans la vie. Il vaut mieux planifier moins de choses dans une journée et laisser davantage de temps entre les activités.

Pour aller plus loin

Faire des pauses pour se (re)trouver : 5 minutes, 1 heure ou 1 semaine… S’arrêter pour se ressourcer et être plus présent à soi et aux autres, Anne Ducrocq, Leduc.s, 2018

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