CATHERINE BARBA : « LE MARIAGE EST UN LIEU DE SAINTETÉ »

1 février 2021

François Tancré - Eventpixr

C’est la madone du business : pionnière du web, investisseuse, business angel française, administratrice du groupe Renault, Catherine Barba aime la transformation digitale et son mari. La serial-entrepreneuse, qui court le marathon du mariage depuis 20 ans, parle volontiers de la plus belle entreprise de sa vie, de la plus orageuse aussi.

PROPOS RECUEILLIS PAR MAGALI GERMAIN – PHOTO : FRANÇOIS TANCRÉ / EVENTPIXR

SON PARCOURS

Ancienne élève de l’École supérieure de commerce de Paris (ESCP Europe), Catherine Barba a intégré une agence du deuxième plus important groupe de publicité et de communication au monde et s’est intéressée très tôt à internet, à la publicité et au commerce en ligne. Elle a cofondé, avec Delphine Remy-Boutang, la Journée de la femme digitale et s’est investie dans une dizaine de start-ups innovantes.

Catherine, avez-vous toujours baigné dans l’amour ? Dieu est la source d’amour qui empêche mon cœur de sécher. J’aime dire qu’il n’a jamais été très loin de moi. J’ai toujours été entourée de beaucoup d’amour. Mes parents m’ont transmis la foi. J’ai été scolarisée dans des écoles catholiques, pratiquant longtemps ma foi par construction culturelle, jusqu’au jour de la rencontre avec l’invisible. Un soir, j’ai eu un choc de lumière et d’amour. C’est fou, ce truc ! J’ai compris que Dieu me connaissait par mon nom. Et ce mystère qui a éclairé ma chambre et toute ma vie, je l’accueille tous les jours avec un étonnement renouvelé. Ça m’ap- porte énormément de joie.

À quoi ressemble la spiritual-routine d’une business angel ? Le digital est un formidable vecteur de présence de Dieu. J’ai un petit rituel tous les matins. Au réveil, pour commencer ma journée j’enchaîne EAQ (l’Évangile au quotidien (1), Une minute avec Marie (2) et la newsletter lancée par Éric Célerier, Un miracle chaque jour (3). Il finit sa newsletter par « Merci d’exister ». J’adore. C’est mieux que la presse. C’est une vraie vitamine. Ma journée commence fort ! Un jour, mon mari s’est inquiété de cet Éric qui m’écrivait régulièrement… « Mais, mon chéri, ce n’est pas ce que tu crois ! Il envoie une newsletter d’amour tous les jours ! » Sinon la prière occupe une grande place dans ma vie. Je prie partout. Je prie pour les inconnus que je croise dans la rue, pour ceux qui sont loin mais présents à mon cœur, pour les prêtres, pour le pape, pour les enfants maltraités, pour ma famille.

Si vous étiez un sacrement… Sans hésiter, le mariage. C’est l’entreprise à la fois la plus difficile et la plus belle de ma vie. C’est sur ce chemin que je fais concrètement l’expérience de l’amour inconditionnel de Dieu, dans les épreuves comme dans les joies. Quand on s’est mariés, personne n’aurait parié un caramel sur la durée de notre couple. Nous sommes deux passionnés, excessifs, sanguins. Les gens nous disaient : c’est magnifique cette passion mais c’est une passion. Eh bien on a confié cette passion au Seigneur et vingt ans plus tard, Il tient avec nous.

Quelle est l’étoile polaire de votre couple ? Prendre soin, faire attention, être attentif à l’autre, qui est un trésor.

« Un soir, j’ai eu un choc de lumière et d’amour »

Qu’est-ce qui vous a aidée à voir grand en amour ? Le mariage n’est pas un long fleuve tranquille, tout le monde le sait. Il y a eu beaucoup d’orage. Nous avons usé thérapeutes, prêtres et conseillères de couples. Et nous avons bien fait, car c’est de mieux en mieux entre nous. J’aime penser qu’on n’est pas faits l’un pour l’autre mais qu’on se fait l’un à l’autre. Chaque jour. Avec soin.

Mariée depuis 20 ans… vous avez des projets ? Le GR 20. Nous envisageons cette grande balade sur les crêtes corses : douze jours et onze nuits à passer sous la tente. Mon mari, qui m’avait déjà fait le coup en 2018 avec le marathon de New York, m’entraîne toujours à faire des choses dont je ne me crois pas capable.

Donnez-nous un bon conseil. Le jour de mon mariage, ma mère m’en a donné un : « Ma chérie avec ton mari, il faut que tu t’entendes à la verticale comme à l’horizontale. » J’ai trouvé que c’était un sage conseil. Je le suis assidûment.

Pour vous, alliance rime avec… Patience ! Je garde sur moi une prière de sainte Thérèse d’Avila, mon amie : « Que rien ne te trouble, que rien ne t’épou- vante, tout passe, Dieu ne change pas, la patience obtient tout. » C’est mon expérience du mariage. Le mariage est un lieu de sainteté. C’est l’art de se défaire de soi, dans la patience. Je n’étais pas très forte en oubli de soi au départ…

Comment conciliez-vous business et bulle familiale ? En réalité, ça passe par des petits rituels. La chance, c’est que je n’ai qu’un enfant. C’est plus facile. Tous les matins, j’entre dans sa chambre et je chuchote la même phrase à l’oreille de ma fille depuis des années : « J’ai besoin de ton sourire pour commencer ma journée, c’est pour ça que je te réveille. » Sinon, on révise ensemble. J’adore lui faire réciter ses cours. Avec mon mari, on court ensemble. On discute beaucoup. On dort tout collés aussi. Ces petites choses sont mes sources intarissables de joie et d’énergie.

« J’aime penser qu’on n’est pas faits l’un pour l’autre mais qu’on se fait l’un à l’autre »

Comment vous projetez-vous dans un avenir commun et désirable ? À vue humaine, l’avenir semble tout sauf commun et désirable… alors je résous l’angoisse par l’action. C’est mon côté entrepreneur. À ma mesure, je construis le monde dans lequel j’aspire à vivre. Je suis en train de monter un projet au service de l’emploi en France. J’ai envie de créer une école pour transformer les salariés au chômage en une nouvelle génération d’indépendants rentables, solides, épanouis et responsables. Je pose des actes qui construisent une espérance avec un impact économique. Cet avenir-là, j’ai déjà envie d’y être. Même si ça ne va pas être facile.

Qu’y a-t-il, selon vous, d’innovant dans la foi catholique ? Ce qui est follement innovant, c’est de passer un message d’amour dans un monde figé dans le repli identitaire et la peur de l’autre. Le message chrétien d’ouverture à l’autre est terriblement frais et moderne. C’est drôle. Quelques jours avant que vous me contactiez, je commençais des cours d’arabe. Mon professeur, un Fran- çais athée converti à l’islam et en passe de deve- nir imam, faisait un énorme chemin intellectuel et intérieur. Finalement, il est en train de se convertir au christianisme. En parlant avec lui de l’islam, je lui demandais quoi faire. Il m’a répondu : « Une seule chose, témoigner ! » Et dire que depuis tant d’années, je n’ose pas parler ouvertement de ce que je vis et ressens. C’est décidé, je sors du bois ! Juste par ma façon d’être à l’autre, dans l’écoute, dans l’attention aux plus vulnérables, je me sens appelée à témoigner. Il existe quelqu’un dans ma vie aujourd’hui qui est plus grand que moi et qui m’invite à semer la joie de croire. Cette liberté de vivre en Dieu, j’ai envie de la propager. Et la joie est ma compagne.

 

1. https://levangileauquotidien.org
2. https://www.uneminuteavecmarie.com
3. Animée désormais par Bruno Picard. https:// unmiraclechaquejour.topchretien.com/

 

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