Petit, Antoine aime beaucoup la vie des saints. En grandissant, la vie des témoins d’aujourd’hui le bouleverse. A la période difficile de l’adolescence, il s’accroche malgré tout à la foi.
Là, les problèmes ont vraiment commencé. J’étais très en difficulté au niveau de ma méthodologie de travail et des résultats. Très peu sûr de moi par absence ou inefficacité de travail, j’avais une très grande propension à paniquer aux interrogations. C’est aussi en classe de seconde que j’ai commencé à faire des choix vraiment différents de ceux de mes camarades. Je les voyais avec dégoût sortir tous ensemble pour boire plus que de raison, commencer à fumer ou consommer du cannabis. Je voyais avec tristesse les filles être de plus en plus aguicheuses dans la séduction, porter des tenues très vulgaires… Je voyais des couples se former sans amour mais pour s’amuser. J’entendais des camarades se confier sur leurs ébats sexuels, les drogues qu’ils avaient consommées ou les soirées où ils avaient tous vomi. Et je me sentais mal. Tout ce que j’entendais était aux antipodes de l’éducation que m’avaient transmise mes parents, et j’étais de plus en plus isolé.C’est au lycée que ma vie va basculer. Après une enfance heureuse dans un environnement plutôt protégé, j’ai découvert le monde en entrant dans le lycée public de ma ville.
« Ce témoignage tout simple a fait déborder mon cœur »
En 2008, j’ai eu mon bac S de justesse. Quel soulagement ! Je quittais, d’une part le lycée où j’avais eu de très médiocres résultats, et d’autre part ce lieu où je me sentais de plus en plus mal à mesure que je grandissais et où je voyais quasiment tous mes camarades abandonner la foi et aller sur des chemins de perdition. Durant mes années de lycée, seul le groupe JMJ de ma paroisse, un groupe de jeunes catholiques où nous échangions librement sur les sujets de société, m’apportait un peu d’espoir et de soutien dans un monde où la jeunesse me semblait se perdre sous prétexte de s’amuser. En août 2008, j’ai participé aux « JMJ bretonnes » où j’ai rencontré d’autres jeunes qui partageaient les mêmes valeurs, et ensemble, nous avons réalisé que nous n’étions pas seuls. Cela m’a redonné confiance en moi, et j’ai eu de plus en plus d’assurance et de joie à assumer ce en quoi je croyais. À la rentrée, j’ai entrepris des études de géomètre-topographe à Nancy. Très vite cette classe de BTS s’est avérée être pour moi moralement encore plus difficile que le lycée. J’étais à ce moment vraiment le seul dans cette promo à ne pas participer aux soirées de débauche organisées à Nancy avec d’autres universités.
En décembre, pour marquer le passage à l’année 2009, je suis allé à la rencontre européenne de Taizé, à Bruxelles. Durant toute la rencontre, j’ai été transporté d’une joie indescriptible. Je me sentais en paix au milieu de tous ces gens venus à Bruxelles passer le nouvel an avec le Seigneur. Et le dernier jour, dans la cathédrale de Bruxelles, j’ai rencontré le Christ ! Un jeune, Guillaume, a témoigné sur le thème « Comment se fait-il que la plupart des jeunes s’éloignent de la foi après 18 ans ? » J’avais 18 ans et je l’ai écouté raconter qu’il avait décidé de donner deux ans de sa vie pour Dieu car il avait peur, sinon, de s’en éloigner comme beaucoup de ses amis. C’était un témoignage tout simple. Mais c’est le témoignage goutte d’eau qui a fait déborder mon cœur ! J’ai compris que c’était cela que je voulais : me rapprocher de Dieu.
C’est après cette « conversion » que j’ai compris le bien-fondé des valeurs exigeantes que nous propose l’Église pour nous protéger des tentations très addictives et éphémères de ce monde. J’ai compris que ce beau projet que Dieu a pour chacune de nos vies est un projet qui se joue sur le long terme et que pour y répondre, il est beau de se préserver dès le plus jeune âge !
Aller plus loin :
Pour moi, vivre c’est le Christ- Antoine Payeur – Editions du Jubilé