Ces adultes qui pensent trop

2 septembre 2019

A person suffering from depression

Certaines personnes souffrent d’avoir le cerveau qui surchauffe nuit et jour. Elles ont aussi une hypersensibilité exacerbée. Comprendre leur fonctionnement les aide à mieux canaliser leur mental et à vivre avec cette sensibilité.

PAR CHRISTEL PETITCOLLIN, PROPOS RECUEILLIS PAR ÉMILIE POURBAIX

Christel Petitcollin est conseillère et formatrice en communication et développement personnel, conférencière et écrivain.

« Je pense trop », « mes proches disent que je suis compliqué et que je me pose trop de questions », « dans ma tête, ça ne s’arrête jamais. Parfois je voudrais débrancher mon esprit et ne plus penser à rien », « j’ai l’impression de venir d’une autre planète », « je n’arrive pas à trouver ma place », « je me sens incompris »… Avec leur pensée en arborescence, ces hyper-penseurs hyper-sensibles sont également appelés les surefficients mentaux. Ils vivent avec un fourmillement constant de pensées, qui les balade dans des associations d’idées sans fin, chaque nouvelle idée en faisant jaillir de nouvelles. Ça va trop vite dans leur tête. Là où la pensée séquentielle enchaîne une idée après l’autre de façon linéaire, cette pensée explore simultanément et parallèlement de nombreuses pistes de réflexion. Cela se fait naturellement et inconsciemment. Le travail est extrêmement rapide, au point que la solution semble s’imposer d’elle-même. Les surefficients savent et sont, la plupart du temps, incapables d’expliquer pourquoi.

Ils sont souvent considérés comme hyperactifs et incapables de se concentrer, parce que leur cerveau pluritâche s’ennuie à ne faire qu’une seule chose à la fois. On croit qu’ils papillonnent et qu’ils n’ont pu que survoler les données, vu leur rapidité, alors qu’ils ont la capacité d’approfondir très vite et simultanément plusieurs sujets. Pourtant ces personnes ne se reconnaissent pas comme intelligentes.

Hypersensibilité

La sensibilité, l’émotivité et l’affectivité sont proportionnelles à l’intelligence. Ces surefficients intellectuels sont écartelés entre un idéalisme absolu et une lucidité extrême. Ils vivent les événements de leur vie avec une intensité hors norme. Ce qui les touche, en positif comme en négatif, semble les faire résonner comme du cristal. Mêmes des incidents mineurs peuvent prendre des proportions inédites, surtout s’ils touchent à leur système de valeur. Perceptions, émotions, sensibilité : tout est décuplé. En fait, c’est tout le système sensoriel et émotionnel qui est hypersensible. Cette finesse de perception est neurologique et commence par la perception de la réalité. La première caractéristique du cerveau des surefficients est d’avoir les cinq sens dotés d’une acuité exceptionnelle : c’est l’hyperesthésie. Cela entraîne un état d’éveil, de vigilance, voire d’alerte permanente. Bien souvent gênés par le bruit, la lumière ou les odeurs, ils ne réalisent pas que leurs perception sensorielles sont hors norme. Grâce à la finesse de leurs sens, dans chaque situation, ils captent beaucoup des éléments généralement inconscients pour les autres. Ils ont vite les larmes aux yeux dans les situations émouvantes, se crispent dans les climats de stress et se révoltent à la moindre injustice. Ils sont sensibles au ton employé, aux mots prononcés, aux expressions du visage, à la gestuelle de leur entourage. Ils pressentent instinctivement les intentions cachées de leurs interlocuteurs. C’est souvent très frustrant pour eux de percevoir une foule d’informations et de se heurter au déni des proches qui ne les ont pas perçues. « Mais non, tu te fais des idées ! », « tu exagères ! » entendent-ils souvent…

S’accepter

La surefficience mentale n’est pas toujours facile à vivre, mais on peut vivre heureux en étant surdoué. Après des années d’errance à se demander où est le problème, avec ce lancinant sentiment de décalage incompréhensible, une scolarité parfois saccagée, une vie professionnelle en-dessous de ses réelles capacités, bridée par un sentiment d’imposture et le sentiment de venir d’une autre planète… la découverte de sa surefficience apporte un grand soulagement. Pourtant, le mécanisme du doute systématique se remet en route et les fait douter de cette révélation. Impossible pour eux de penser qu’ils sont intelligents… Puis arrive la colère d’être différent, colère devant le gâchis, le temps perdu et devant tant de souffrances inutiles à chercher à comprendre leurs problèmes. Ils peuvent ensuite entrer dans l’acceptation de leur différence et apprendre à vivre avec cette intelligence particulière et cette sensibilité si vive. Mieux ils vont se comprendre et s’accepter, plus leur estime d’eux-mêmes va remonter. C’est le début d’une nouvelle vie.

5 CLÉS POUR MIEUX VIVRE

Si vous prenez soin des besoins de votre cerveau, vous allez en optimiser le fonctionnement. Être surefficient ne sera plus une calamité mais une bénédiction.

1 Vivre le moment présent

Il faut apprendre à se recentrer sur l’instant présent et savoir reporter le moment de penser à autre chose. Vous qui savez si bien voir la beauté, entendre les mélodies, sentir les parfums et la douceur de l’air, savourez cette vie autour de vous que vos cinq sens vous apportent avec tant d’acuité. Posez-vous et respirez à fond. Vous êtes vivant,  ici et maintenant !

2 Nourrir son cerveau d’apprentissage

Votre cerveau adore apprendre. Sans apprentissage il déprime et rumine. Faites-vous plaisir : qu’est-ce que vous auriez aimé apprendre ?

3 Faire du sport

Le sport va vous aider pour canaliser cette incroyable énergie que vous avez. C’est par le sport et la relaxation que vous pouvez le mieux améliorer la qualité de votre sommeil. Alors défoulez-vous !

4 Exploiter sa créativité

Un cerveau surefficient est fait pour créer. Qu’il s’agisse de création manuelle, intellectuelle ou artistique, votre cerveau doit pouvoir imaginer, inventer, concevoir, fabriquer, produire, construire… Idéalement, cette créativité devrait même être la première raison d’être de votre activité professionnelle. Pour retrouver votre créativité, il faut avant tout faire taire votre démoralisateur intérieur et développer la capacité d’explorer tranquillement vos rêves jusqu’à ce qu’ils puissent se transformer en projets.

5 Bien s’entourer

Vous avez besoin que l’amour et la tendresse circulent en abondance dans votre vie. Vous aimez vivre dans le respect et la collaboration avec des gens de bonne volonté ayant les mêmes valeurs que vous. Alors, devenez sélectifs dans le choix de vos intimes.

TÉMOIGNAGE

« Je lis sur les visages »

Valérie a découvert à l’âge adulte sa surefficience mentale. Cela lui a permis de comprendre pourquoi elle ressent tant de choses dans ses relations sociales, que son entourage ne perçoit pas comme elle.

« Quand je rencontre des gens, j’ai souvent l’impression de lire leurs blessures émotionnelles et affectives sur leur visage. Parfois c’est tellement fort que je me sens presque agressée, j’ai envie de leur dire d’être plus pudiques ! Très souvent aussi, je ressens les intentions des gens. C’est comme si j’avais une antenne qui était grande ouverte en permanence et me permettait de décoder le langage non verbal. Je sais très vite si une personne est bien intentionnée envers moi, si elle est droite. C’est très fatigant de ressentir tant de choses dans les relations. Du coup j’ai besoin de passer beaucoup de temps seule pour me ressourcer, et pour me reconnecter à ma créativité, mes rêves, mon monde intérieur. C’est là que je peux ouvrir mes ailes. »

POUR ALLER PLUS LOIN

Je pense trop Christel Petitcollin, Guy Trédaniel éditeur, 2018

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