PROPOS RECUEILLIS PAR ALEXANDRE MEYER
Marié et père de trois enfants, normalien, agrégé d’histoire, Pascal Balmand est chargé de mission « Écologie et société » à la Conférence des évêques de France depuis 2021.
Quand le label Église verte est-il apparu et pourquoi ?
L’histoire du label remonte à 2015, dans la période qui a précédé la tenue à Paris de la Cop 21. Des chrétiens protestants, orthodoxes et catholiques, sensibles aux questions écologiques, s’étaient rassemblés pour des temps de prière, de jeûne et de réflexion. La publication de l’encyclique du pape François Laudato si’ en mai 2015 a donné un coup d’accélérateur du côté catholique et tout cela a débouché sur le lancement, à l’automne 2017, du mouvement Église verte, un mouvement qui s’est structuré en association en 2020.
Quelle est son intuition ?
L’association propose des outils concrets pour accompagner dans leur conversion écologique toutes les communautés qui désirent s’engager pour le soin de la création : paroisses, églises locales, œuvres, mouvements, monastères, établissements scolaires…
Comment les aidez-vous ?
Le défi, c’est de dire à chacun qu’il a une responsabilité. Je cite souvent ce point de Laudato si’ que je connais par cœur : « Vivre la vocation de protecteurs de l’œuvre de Dieu est une part essentielle d’une existence vertueuse ; cela n’est pas quelque chose d’optionnel ni un aspect secondaire dans l’expérience chrétienne » (n° 217). Protéger la création fait partie de la foi de l’Église ! Église verte propose un « éco-diagnostic » avec de nombreuses questions et des fiches thématiques pour faire le point : célébration et catéchèse, gestion des bâtiments, du terrain, engagement local et global de la communauté, modes de vie, rapport de chacun à la création, etc. Par[1]tant de ce constat, la communauté prend des engagements et choisit les objectifs qu’elle peut ou souhaite atteindre. La démarche n’est pas culpabilisatrice mais mobilisatrice. Elle com[1]porte une série de degrés, de labels, qui vont de « Graine de Sénevé » à « Cèdre du Liban ». La communauté progresse ainsi, pas à pas, dans une logique de lucidité, de gravité, mais aussi de confiance et d’espérance.
Quels sont les retours du terrain ?
Église verte porte du fruit ! L’accroissement régulier du nombre de communautés labélisées – plus de 800 – est un très bon signe.
Comment va s’écrire l’avenir d’Église verte ?
L’offre pédagogique s’étoffe de jour en jour. Des déclinaisons ciblées sur les collégiens et les lycéens, les étudiants et les jeunes adultes sont déjà opérationnelles. Depuis la rentrée, nous proposons deux nouvelles déclinaisons pour les monastères et les familles, et une pour les associations. Nous allons consacrer l’année scolaire à la célébration du 5e anniversaire du label, organiser des rencontres et des temps forts dans les territoires, sans oublier d’accroître l’offre de formation pour les acteurs locaux.
Comment peut-on vous aider ?
Vous pouvez faire un tour sur notre site internet, nous rejoindre, nous faire connaître et nous aider à progresser dans le respect et le soin de la Création. C’est une belle aventure !
EN CHIFFRES
5 années d’existence. Plus de 800 communautés labellisées. 5 déclinaisons : associations, familles, jeunes… 5 niveaux : Graine de Sénevé, Lis des champs, Cep de vigne, Figuier ou Cèdre du Liban. Au moins un ambassadeur de l’association dans chaque département français.
PLUS D’INFOS : https://www.egliseverte.org