L’ÉCOLOGIE INTÉGRALE, UN REGARD CHRÉTIEN SUR NOTRE PLANÈTE

8 avril 2025

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Trier ses déchets et faire attention à sa consommation d’énergie est le premier pas d’un comportement écologique. Le second réside dans le regard que nous portons à la Création tout entière, voulue par Dieu pour le bien de toutes les créatures, sans exception !

PAR AUGUSTE CHAPELIER

« Clameur de la terre, clameur des pauvres. » Et si tout était lié ? Et si le destin d’un enfant qui souffre de la faim et de la malnutrition aux Antilles avait à voir avec la cadence infernale de l’extraction du pétrole au Texas ou aux Emirats Arabes Unis ? C’est la question que le pape François soulevait en 2015 dans son encyclique sur le climat, Laudato Si’. Il y parle de la sauvegarde de la maison commune, autrement dit la « planète », autrement dit aussi la « Création tout entière ». Il explique que l’avenir des Hommes ne dépend pas seulement de la manière dont ils traiteront leur « maison », mais également du regard qu’ils porteront les uns sur les autres. C’est un regard intégral, qui englobe toutes les dimensions de l’existence : écologique, économique, mais aussi sociale, humaine et spirituelle. La Création est un don de Dieu, qui l’a voulue bonne et interdépendante. Prendre soin de notre planète, c’est prendre soin de nous-mêmes. Peut-être que le chemin commence justement là…

Déchet humain

« L’écologie intégrale est l’établissement d’une sorte de circularité qui va prendre soin de l’être humain en prenant soin de ses conditions d’existence », explique Fabien Revol. Pour ce théologien, auteur de L’Écologie intégrale, une question de conversion, les crises sociales et écologiques trouvent leur origine dans les mêmes causes : « la structure même de nos sociétés occidentales modernes et industrialisées ».

Le lien entre l’écologie, l’immigration et la pauvreté ? C’est la question de la production du déchet. Dans le cas de l’écologie, le déchet est ce qui génère la pollution. Et dans le cas des questions sociales, le déchet est l’humain qui n’est pas intégré dans le fonctionnement de la société. N’étant pas intégré, il s’en trouve exclu. Selon le philosophe, « il constitue donc du déchet humain ». C’est pour éviter ces déséquilibres que l’écologie chrétienne se veut globale, intégrale. Pour cela, il est nécessaire de changer son regard sur la Création, et d’agir en conséquence.

L’homme est médiateur

La modernité établit deux faits : l’être humain est fait pour consommer des biens matériels ; et la nature est faite pour être utile à l’être humain, en lui offrant un stock de ressources à consommer. C’est de cette manière que le projet moderne compte s’accomplir, à travers un confort matériel qui est censé apporter le bonheur à l’Homme. Pour Fabien Revol, « c’est la racine majeure de la crise écologique, que l’on essaie ensuite de résoudre en disant qu’une forte réduction démographique permettrait de limiter fortement l’empreinte écologique de l’humanité. »

La solution n’est pas là. Que faire alors ? « Il ne s’agit pas de rêver à une forme de retour au paradis perdu, à un monde écologique parfait et sans pollution » explique Stanislas de Larminat. Cet ingénieur agronome et bioéthicien, auteur d’ouvrages sur l’écologie chrétienne, cite le pape Jean-Paul II qui enseignait en 1990 que « l’éducation à l’écologie ne peut s’appuyer sur un refus du monde moderne » pour autant. Avoir un regard écologique intégral, chrétien, c’est donc reconnaître que les êtres naturels ont une existence qui leur est propre, qui ne dépend pas de l’utilité humaine, parce que Dieu les a voulus pour eux-mêmes. « L’acte créateur est un acte gratuit d’amour pour les créatures et la Création » ajoute Fabien Revol. Avec cette vision de notre planète, les créatures sont bonnes pour ce qu’elles sont, et les consommer de manière irraisonnée et irréfléchie est un manque de respect envers elles et Dieu lui-même. L’être humain est censé contribuer écologiquement à son bien à lui, à celui de ses semblables, mais également à celui des autres créatures. « C’est le fait de prendre soin de la Création pour que la Création puisse prendre soin de nous. C’est cette fameuse circularité de l’écologie intégrale », conclut le théologien.

La Création est liée de manière très étroite au destin de l’homme, qui emmène avec lui toutes les créatures. Cela lui donne le rôle de « berger de la Création », de médiateur. Quelle responsabilité ! Et pourtant, Stanislas de Larminat n’y voit pas « une invitation à s’enfermer dans une peur, quelle qu’elle soit », mais bien plutôt dans une « contemplation de la nature, qui nous apportera la joie ». Se convertir écologiquement, c’est changer son regard sur la Création et accepter que Dieu ait voulu comme bon tout ce qui nous entoure.

 

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