Victor Dubois de Montreynaud est présent sur YouTube et Instagram sous son pseudonyme « lecathodeservice ». Il y parle de Dieu et vulgarise la foi catholique pour aider ceux qu’elle questionne. Dans L’1visible, il témoigne de son métier et donne des clés pour appréhender les réseaux sociaux, qui font aujourd’hui partie intégrante de notre quotidien.
PROPOS RECUEILLIS PAR AUGUSTE CHAPELIER
Quelle est votre histoire avec les réseaux sociaux ? et la foi ?
Au départ, j’utilisais les réseaux sociaux comme tout le monde. Je parlais déjà beaucoup de Dieu avec les gens autour de moi. Et Dieu arrivait dans les sujets de conversation un peu sans prévenir. Je trouvais ça curieux et sympa. Il en ressortait beaucoup de joie, et les gens étaient intéressés. J’ai compris alors que Dieu avait des choses à dire et que visiblement, c’est peut-être en partie à travers moi qu’il voulait le faire. Alors je suis allé sur les réseaux sociaux pour en parler plus largement. Progressivement, ça a pris, les gens ont commencé à se convertir… j’ai pris ça comme une responsabilité.
J’ai grandi dans une famille catholique pratiquante. A la fin de l’adolescence, j’ai voulu vérifier la foi. Je ne voulais pas croire juste parce que mes proches croyaient. Alors je me suis intéressé aux autres religions, et j’ai voulu voir si les arguments historiques, physiques, métaphysiques, archéologiques tenaient debout. Je n’ai rien trouvé de plus cohérent que ce qu’enseigne l’Eglise catholique. Ses arguments donnent des réponses et comblent émotionnellement, affectivement, intellectuellement. J’ai vérifié ma foi catholique et je l’ai gardée. Aujourd’hui je suis heureux ! (rires) C’est vraiment la cohérence de cette foi qui m’a convaincu.
Selon vous, en quoi les réseaux sociaux peuvent être un outil intéressant pour les jeunes ?
On peut y apprendre énormément de choses ! Il y a toutes les bibliothèques du monde sur internet. Et sur les réseaux, de nombreuses personnes vulgarisent toutes ces bibliothèques, et peuvent nous les enseigner. Dans mon domaine, je pense par exemple à Porta Fidei (une chaîne de vulgarisation de la théologie), ou Padreblog (trois prêtres qui parlent de spiritualité). Et puis bien sûr, si on veut dire ou transmettre quelque chose, c’est aussi un moyen très efficace de toucher beaucoup de monde – tant qu’on respecte les codes.
En quoi peuvent-ils être dangereux ? Comment les appréhender positivement sans risquer de devenir « accro » ?
Sur les réseaux, le faux peut aller très vite ! Surtout s’il est dit de manière attrayante. Ensuite, ceux qui ont créé les réseaux ne s’en cachent même pas : ils les ont créés de manière à rendre les utilisateurs addicts. Ainsi, ils gagnent de l’argent grâce aux publicités. Ils ne font pas de la philanthropie ! Pour contrer ça, on peut éduquer l’algorithme, qui est un robot qui calcule nos centres d’intérêts pour nous proposer des vidéos ou du contenu à regarder. On peut alors « liker » ou enregistrer telle vidéo pour ensuite faire comprendre au robot les sujets qui nous intéressent. Ensuite, si ça devient trop addictif, le mieux est de mettre des filtres. Des applications existent pour cela.
Il est parfois difficile de prendre du temps pour entretenir sa foi dans ce monde ultra-connecté. Avez-vous des conseils pour répartir son temps de manière saine ?
Il faut garder à l’esprit que ce n’est pas ce qu’on fait sur les réseaux qui doit influencer ce qu’on fait dans la vraie vie. Mais bien le contraire. Dans mon cas, j’essaie d’être un vrai chrétien dans la vie de tous les jours, et quand je vais sur les réseaux, je parle de Dieu. Sur les réseaux, on a tendance à ne pas voir le temps passer, et donc il faut être d’autant plus vigilant. On peut prévoir un temps pour prendre soin de sa foi. C’est une illusion de croire qu’on se repose en étant sur les réseaux. Je conseille de se consacrer d’abord à la relation avec les gens, et de relayer les écrans au second plan. Si on veut se distraire, privilégions ce qu’il y a autour de nous. Le téléphone et les écrans restent un outil plutôt qu’une manière de vivre.
