LARGUER LE POIDS DU QUOTIDIEN : DES FÊTES EN LÉGÈRETÉ !

24 novembre 2023

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To do list, semainier, agenda remplis. La charge mentale pèse de plus en plus lourd. Les dos se courbent face au poids des engagements. Et les fêtes qui arrivent ! Et la liste qui s’allonge… Respirez profondément. Prenez une boisson chaude et lisez cette nouvelle vision – optimiste – de la charge mentale. Rencontre avec Céline Guillaume, auteur de l’immanquable Chercher la femme.

PAR ANNE-CLAIRE DÉSAUTARD-FILLIOL

Qu’est-ce que la charge mentale ?

Je dirais que c’est le poids intellectuel de toutes les responsabilités et les tâches que nous devons réaliser au quotidien. En tant que femmes, ça peut être variable : il y a les responsabilités familiales, avec les enfants et les proches, professionnelles, quel que soit le niveau hiérarchique dans lequel on se situe dans une entreprise. Il y a aussi les engagements dans les associations, envers ses amis. Tous ces lieux sont autant de lieux qui habitent notre esprit, notre intellect et qui forment la charge mentale.

On peut se poser la question de savoir si la charge mentale est péjorative ?

La charge est pour moi un mot neutre, ni positif, ni péjoratif. Quand je porte un sac à dos pour faire une randonnée en montagne, j’emporte du matériel qui peut être lourd mais dont j’ai besoin pour avancer, me mettre à l’abri du froid… Donc cette charge est nécessaire. Il ne faut pas qu’elle soit trop lourde et devienne un surpoids. Pour moi, la charge mentale est le signe que l’on est vivant. Elle est une des conséquences des décisions que j’ai prises à droite ou à gauche. Toutes les responsabilités pour lesquelles on s’engage sont en principe de belles choses. Elles permettent de nous épanouir, de nous faire grandir.

Sur le plan professionnel, on considère aujourd’hui de manière naturelle que le travail représente une surcharge, comme si c’était par nature quelque chose d’écrasant. Je ne suis pas tout à fait d’accord avec ça car le travail peut être source d’épanouissement. De mon côté, j’ai la chance d’être libraire, c’est le plus beau métier du monde !

A quel moment doit-on réagir ?

Cette charge existe, c’est un fait. Mais il ne faut pas tomber dans le versant où elle m’écrase. Cela demande de se connaître soi-même. Pour cela, il faut du temps. Cela demande aussi de l’humilité. Se dire que je suis limité dans ce que je peux porter. Si on reprend l’image de la montagne, si le sac est trop lourd, je sais que je ne pourrai pas monter au sommet que je me suis fixé et je serai malheureuse toute la journée. Je l’ai moi-même appris à mes dépends. Suite à un problème de santé après l’accouchement de mon 4e enfant j’ai dû me faire réhospitaliser alors que j’avais quatre enfants en bas âge. J’ai été obligée d’apprendre à me reposer ! Apprendre à s’allonger quelques minutes dans la journée peut tout changer. Le repos physique est indispensable. Jésus l’a dit à ses disciples : « venez à l’écart et reposez-vous ».

 

Vous dites également dans votre dernier livre « Chercher la femme » qu’il est bon de « suspendre le fil de notre destinée pour méditer sur la direction que nous lui donnons ». Cela permet-il aussi d’apprendre à évaluer le poids de notre charge mentale pour mieux s’épanouir avec ?

Sur le plan psychique, il est aussi important de s’accorder des pauses intérieures car il peut y avoir des tensions sur le plan familial et professionnel. Parvenir à se connecter à autre chose. Faire le vide, retrouver un silence intérieur que l’on remplit de la prière quotidienne par exemple. Temps où l’on peut laisser à l’écart les préoccupations du quotidien et se retrouver dans la parole du Christ. Le piège actuel, c’est la charge mentale du jugement des autres. Je pense qu’il est primordial aujourd’hui, de retrouver son âme. On est ultra connecté à l’extérieur, à la surface, à son épiderme même. Combien de fois les gens se prennent en selfie pour montrer aux autres combien leur vie est belle ? Mais il y a une déconnexion de son âme. La plupart des gens, et notamment les femmes, sont déconnectés de leur humanité. Beaucoup de nos contemporains ne savent plus qu’ils ont une âme.

Alors que quand je suis bien ancré à l’intérieur, avec ces temps de pauses que je m’accorde, il peut y avoir des tempêtes à l’extérieur, je tiens car je sais que j’ai un socle costaud. Le Seigneur est ma force. Sans Lui, je ne suis rien mais avec Lui, je sais que tout est possible.

 

Comment se délester de son moi pour aller vers la liberté intérieure ?

Chercher. C’est déjà le début. Chercher. Avoir conscience qu’on a quelque chose en nous, une âme. Retrouver le chemin de l’âme. Si vous demandez une présence au fond de votre âme, vous trouverez ! Dieu inspire celui ou celle qui cherche !

 

Avoir une charge trop lourde, est-ce une forme d’orgueil ? Vous citez votre grand-mère qui disait « l’existence, c’est comme la bicyclette, c’est une question d’équilibre ». Avons-nous perdu l’équilibre ?

Oui je parlais d’humilité tout à l’heure. Quand on s’écroule, on apprend ses limites. Vouloir trop prendre sur soi, c’est une forme d’orgueil. C’est ce que j’appelle ‘mon gros moi’. Par exemple, beaucoup de femmes renoncent à la maternité à cause de ce gros moi qui prend toute la place, alors que les entrailles de la femme sont faites pour accueillir la vie. La vie est un mouvement. Si je m’arrête, je tombe. D’ailleurs, notre planète bouge sans cesse, les saisons changent, les enfants grandissent, les années passent. J’aime me rappeler Saint Ignace de Loyola qui parle de mouvements de consolations et désolations car la vie n’est jamais morne plaine. En temps de consolation, on va bien, on se situe en haut de la courbe du mouvement de la vie. Le couple, la famille, le travail, et même la spiritualité nous nourrissent. Et puis une épreuve et on se casse la figure. Parfois, ça dure et on entre dans la désolation quand on ne voit pas venir la prochaine consolation. On ne peut pas être en consolation ou désolation toute la vie. Dans les temps de désolation, croire que ça va revenir est indispensable. II faut parfois s’accrocher. Ignace conseille d’écrire pour se souvenir et faire mémoire du temps de dernière consolation. La grâce du jour est aussi un exercice qui permet de tenir dans les moments difficiles.

 

Pour ceux qui redoutent les fêtes de Noël, qui sont source d’angoisse, de charge mentale lourde ou de stress relationnel, que conseillez-vous ?

La charge mentale de Noël existe ! Elle touche les relations familiales, la préparation du repas et de la fête avec parfois un niveau d’exigence qu’on se fixe qui est parfois trop haut. Je conseille l’humilité et la simplicité ! Il s’agit de dégonfler le niveau d’exigence et de faire en fonction de ses propres limites. Ce qui compte, c’est la qualité des relations entre les personnes. Parfois, il est bon de s’accorder un espace de respiration, une juste distance, pour retrouver des liens plus resserrés après. L’important, ce sont les moments de partage d’amour. On accueille le petit jésus les bras ouverts et pas les bras fermés avec l’envie de taper sur celui qui est à côté de moi ! Noël est un moment de grâce.

 

Chercher la femme
Céline Guillaume, Édition du Cerf, octobre 2023, 192 pages, 19€.

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