François-Joseph Ambroselli dit Fratoun a fondé le groupe Les Guetteurs avec son frère il y a dix ans. Après deux albums et d’innombrables concerts, il n’a pas oublié cet instant où sa vie a été transformée.
J’ai grandi à Boulogne-Billancourt, dans une famille chrétienne. Tous les dimanches soir, un groupe de prière se réunissait dans la paroisse de notre quartier, à Sainte-Cécile. Un dimanche, deux de mes sœurs qui y participaient m’ont invité à les accompagner. J’avais douze ans. Je les ai suivies. À un moment de la soirée, quelqu’un s’est approché de moi, a posé la main sur mon épaule et a prié pour moi. C’est alors que j’ai fait l’expérience de l’amour de Dieu pour moi. C’était incroyable. Je me suis senti aimé de Dieu, comme jamais auparavant… Très vite, j’ai eu envie de transmettre cet amour aux autres. Et très vite aussi, avec mon frère, nous avons eu l’idée de créer un groupe de musique. Une semaine après, les Guetteurs ont vu le jour. On aimait le reggae. On a eu envie de se lancer. J’apprenais à jouer de la guitare depuis peu, j’aimais chanter et mon frère jouait de la batterie. Dès le départ, on a composé la musique nous-mêmes et écrit les paroles.
Deux albums plus tard
Au fur et à mesure des années, le groupe a pas mal évolué. Certains musiciens sont partis, d’autres nous ont rejoints. Depuis quatre ans, nous sommes devenus plus professionnels. Nous avons travaillé la gymnastique des mots, leur poésie, que j’aime beaucoup. Nous avons trouvé une maison de production, sorti un premier album, puis un deuxième. Nous nous produisons un peu partout à la demande. En mars dernier, les Guetteurs ont donné un concert au Nouveau Casino à Paris. Avant chaque concert, nous aimons être bénis par un prêtre. La raison d’être de ce groupe est la même aujourd’hui qu’il y a dix ans. Je ne cherche pas à transmettre un message. J’ai la foi. Je suis chrétien. Et cela rejaillit naturellement sur mes chansons. Dans la Bible, les grands prophètes comme Jérémie ou Isaïe m’inspirent.
Être soi-même
Je ne rejette pas ce que j’ai vécu avant ce fameux dimanche, mais avoir fait l’expérience personnelle de l’amour de Dieu m’a permis de passer d’une foi transmise par mes parents et ma famille, à une relation personnelle avec Dieu. Cela change tout. Se convertir, c’est tout le temps à recommencer. Chaque confession est un nouveau départ pour moi. En ce moment, ce qui m’aide, c’est de prier la Vierge Marie tous les matins. Je dis simplement une dizaine de chapelet. Grâce à cela, je remarque que je ne vis pas mes journées de la même manière.
Je ne sais pas si je serai dans la musique toute ma vie. Je me laisse porter. Je crois que ce qui compte surtout, c’est de ne pas chercher à être un autre que celui que Dieu veut que nous soyons, c’est de toujours rester soi-même.