DANS L’ORNE, LES JEUNES S’ENGAGENT POUR LE PATRIMOINE

3 septembre 2025

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Au cœur de la Normandie, la petite chapelle Saint-Roch serait aujourd’hui en ruine si des jeunes bénévoles ne s’étaient motivés pour la restaurer. Encadré par l’association Arcade, qui fait le lien entre des chantiers de restauration et des jeunes volontaires, ce projet redonne un élan de jeunesse au patrimoine local et mobilise les habitants des environs autour de la fraternité.

TEXTE ET PHOTOS PAR ANTOINE LEMAIRE

Elles sont simples et jolies. Disséminées dans la région, au cœur des forêts ou à un carrefour, à l’entrée d’un village ou au bord d’un cours d’eau, de petites chapelles peuplent la Normandie et cohabitent paisiblement avec les calvaires. Celle de Saint-Roch surplombe l’Orne, perchée à une vingtaine de mètres au-dessus de l’eau, à flanc de colline. On l’atteint en grimpant le long d’un chemin taillé dans la roche. Elle s’offre aux visiteurs pour le prix d’un effort, comme s’il fallait la mériter. Une fois là-haut, après la pluie normande, quand le soleil éclaire la petite vallée qu’elle domine, on aperçoit l’Orne qui serpente tranquillement jusqu’à la Suisse Normande.

Aujourd’hui, la chapelle Saint-Roch est en travaux. Elle fera peau neuve d’ici quelques jours, quand les jeunes bénévoles qui y travaillent auront terminé d’enduire et de repeindre ses murs. Ils sont trois, cette semaine de juillet, à s’être motivés pour venir achever la restauration qui a commencé il y a quatre ans. Ils ont cinq jours pour permettre aux randonneurs, et à ceux qui passent par-là, d’entrer à nouveau dans une chapelle propre et accueillante. Des outils, des seaux de chaux et tout le matériel dont ils ont besoin sont à leur disposition. Un artisan est là pour les encadrer et orienter leurs efforts. C’est grâce à l’association Arcade qu’ils ont appris l’existence du chantier, et qu’ils ont pu prévoir la logistique de leur déplacement. Sans elle, la chapelle Saint-Roch serait aujourd’hui à l’abandon.

Passeurs et volontaires

« Notre monde déborde de gens qui sont prêts à donner leur temps, mais nous manquons de passeurs » confie Pierre Tessier, responsable du chantier de la chapelle Saint-Roch. C’est lui qui a lancé le projet de restauration il y a quatre ans. Avec l’association Art Sacré Val d’Orne, dont il est le président, il a cherché un moyen de redonner au patrimoine religieux de sa région un élan de jeunesse et d’harmonie. Il a trouvé la solution grâce à Arcade, une association qui centralise des chantiers de restauration du patrimoine, permet des financements, et propose aux jeunes de 18 à 30 ans de venir y travailler bénévolement, seuls ou avec des amis. « Arcade est ce que j’appelle ces « passeurs ». Ils font le lien entre ceux qui sont disposés à donner de leur temps et les lieux où on a besoin d’aide », ajoute-t-il en souriant. Pierre Tessier est épaulé par Joël Lefèvre, maçon à la retraite, pour encadrer et enseigner aux jeunes bénévoles les techniques de restauration. Ce dernier est très satisfait du travail de ses apprentis : « On leur montre ce qui doit être fait et ils s’y mettent départ on est tous un peu gauche, mais c’est normal. Après cela, ils travaillent bien et font une belle équipe. »

Restaurer et rassembler

« Quand on arrive dans un village, la première chose qu’on voit et qu’on va visiter est souvent l’église. Nous devons faire en sorte que les générations d’après puissent voir et visiter ce patrimoine dont nous profitons aujourd’hui. » Amaury a 21 ans et suit une formation d’ingénieur à Paris. Il a décidé d’embarquer dans l’aventure de la chapelle Saint-Roch pour participer à rebâtir le patrimoine et découvrir de nouvelles méthodes de construction. Pauline, bénévole elle aussi, s’est engagée pour le travail manuel. C’est le concret de cette mission qui la motive : « c’est un chantier qui est assez petit, donc nous voyons déjà l’impact de notre travail au bout d’une semaine. »

D’ailleurs, le terme des travaux arrive rapidement, et l’inauguration aura lieu le 2 août en présence du maire d’Écouché-les-Vallées, la ville voisine. Depuis quatre ans que les différents groupes de bénévoles d’Arcade se sont relayés tous les étés sur le chantier, le travail abattu est conséquent. La toiture a été refaite, ainsi que la gouttière, à la suite d’éboulements ; le côté gauche a été décaissé, la façade a été nettoyée et épurée et le sol réparé par endroits. Restent la boiserie et la peinture. Bientôt, les promeneurs pourront se rendre à la chapelle Saint-Roch, ce qui réjouit Pierre Tessier : « l’objectif de ces travaux était de pouvoir offrir un bien en bon état sur lequel on puisse s’arrêter et prier cinq minutes. » Et les promeneurs seront au rendez-vous, car Saint-Roch se trouve au-dessus des chemins de pèlerinage du Mont-Saint-Michel. Ce sont donc entre 5000 et 7000 visiteurs qui entrent dans la petite chapelle tous les ans. Le chantier de Saint-

Roch est également une bonne nouvelle pour les habitants des environs. En s’engageant avec Arcade, les bénévoles consacrent la matinée à la restauration, et se rendent dans les villes voisines l’après-midi. Là, ils sonnent aux portes, rencontrent les habitants, proposent des animations, et se rendent notamment parfois dans les maisons de retraites. Pour le retraité, « c’est l’occasion de rencontrer des gens qui n’ont pas forcément de visite, qui sont seuls, les personnes âgées, qui sont nombreuses dans ce milieu. Et comme ça, les jeunes touchent à une autre réalité, qui est différente de Paris où ils font souvent leurs études. » Maryse, retraitée, habite au hameau de Treize Saints, où la chapelle Sainte-Barbe a également été restaurée. Elle a plusieurs fois proposé aux jeunes bénévoles qui y travaillaient un verre d’eau fraiche : « C’est une belle petite chapelle, c’est une bonne idée de la restaurer plutôt que de la laisser à l’abandon… Et ça occupe les jeunes, c’est chouette de les voir travailler, ils sont sympathiques. » Saint-Roch, comme tous les chantiers qu’Arcade propose, est une occasion pour les jeunes de s’engager pour un projet concret, avec un objectif et une portée qui les dépassent. Mais de nombreux engagements, humanitaires, civiques, sont possibles en France, permis par ces « passeurs » dont parlait Pierre Tessier. Il suffit de le vouloir !

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