Un auteur de bande-dessinée pas comme les autres. Téléchargement d’informations, connexions grandeur nature, le lexique est informatique. Pourtant, c’est dans la forêt que ça se passe. Rendez-vous et dialogues ont lieu avec la Création et son Créateur. Rencontre avec Alain Auderset, dessinateur suisse.
PAR ANNE-CLAIRE DÉSAUTARD-FILLIOL
Sa vie à lui ressemble à une balade en forêt. Vêtu sobrement comme le nécessite la marche, il part arpenter les chemins. Comme nous tous, il croise des animaux, entend des chants d’oiseaux, se ravit de la danse que font les feuilles des arbres dans le vent. Une promenade colorée et vivante. Comme il le dit, « en ce moment, c’est magnifique, c’est l’automne, on dirait un art ». Sauf qu’Auderset ne va pas en forêt seulement pour se détendre et contempler. Il n’y pas va non plus seulement pour s’inspirer, n’oublions pas, c’est un artiste. Il va en forêt pour parler à Dieu. « Je télécharge des idées ! La forêt, c’est un lieu génial parce qu’on est dans Son œuvre ». Ces rendez-vous dans la forêt, conversations et rencontres avec le Seigneur, sont devenus des bandes dessinées très attendues.
LA RELIGION HOLLYWOODIENNE
La dernière connexion avec Dieu a donné vie à son nouveau livre : La légende de Mi, un conte fantastique sorti le 25 novembre dernier. Pourquoi Dieu permet-il la souffrance ? « Je n’avais pas toutes les données. Je suis allé en forêt, et j’ai tout compris. J’ai téléchargé les informations et La légende de Mi est née ». L’histoire de Minéloïda peut rejoindre celle de chacun d’entre nous un jour dans sa vie. Face au sentiment d’injustice et d’incompréhension ressenti devant la souffrance, un espoir apparaît, plus grand et plus fort, qui nous fait grandir dans la foi
La Rencontre de l’auteur avec le Christ s’est pro[1]duite dans des vieux papiers. Normal me direz-vous, pour un dessinateur. Enfant, il cherchait un sens à sa vie qu’il ne trouvait pas chez lui. « Je viens d’une famille qui a le nom de catholique mais qui ne pratique pas, comme la majorité des familles, je pense. On a un nom dans un classeur, mais on ne va pas à l’Église, ce n’est pas un appel. On est plutôt de religion hollywoodienne : on regarde la télé et puis on dit, tiens, c’est pas bête ! ». Mais retournons à nos petits papiers : en Suisse le ramassage des vieux papiers, c’était une tradition écologique que les enfants effectuaient pour nettoyer le quartier. Tombé nez à nez sur des BD appelées Tournesol, c’est là que sa vie va changer. Ces fleurs qui regardent le soleil orienteront la vie d’Alain vers la lumière. « C’était un journal destiné aux enfants. Il était fait de témoignages, de vécus, de gens qui ont un contact avec Dieu et surtout beaucoup d’informations sur les textes de la Bible, en bande dessinée. Et moi, ça tombait bien, je ne lisais rien d’autre.
UNE HISTOIRE VRAIE
J’ai été touché parce que c’était écrit histoire vraie. Je me suis dit, alors, c’est vrai, il y a quelque chose ? » Il teste dans sa chambre. Il appelle Dieu, sans savoir comment lui parler. Le tutoyer ? Le vouvoyer ? Au bout de quelques temps, « il s’est pointé ». Ça commence par des coïncidences. Puis des signes. « Le Seigneur est venu. Il a allumé en moi un feu qu’on ne pouvait plus éteindre. Depuis, j’ai une passion pour lui. Je me suis procuré une Bible et j’ai découvert Dieu comme ça. J’étais bouleversé, j’ai découvert que ce n’était pas juste moi qui changeais de façon de croire. J’étais vraiment en connexion avec un être ».La vocation du dessinateur est limpide lorsqu’il se promène dans la Création de Dieu. C’est dans la forêt qu’il décide, il y a deux ans, de créer un des[1]sin animé à partir de sa première bande dessinée. Sans posséder les finances pour ce projet, il se lance dans l’aventure, comme il l’a toujours fait, rempli de confiance et de foi en Jésus-Christ. Aujourd’hui, il travaille sur des pilotes.
« MONSIEUR LE DIABLE »
Récemment, me raconte-t-il, il souhaitait faire éditer une BD en Russe, un projet qui lui tenait à cœur. Seul face aux refus des éditeurs, il s’adresseau Seigneur. Habitué aux conversations avec le Très-Haut, la réponse est surprenante et sans appel : appeler Nicolas, celui avec qui toute cette aventure avait commencé, il y a de nombreuses années. Seulement Nicolas, dont il n’avait plus de nouvelles depuis 2 ans, était en colère contre le Christ. Avec confiance, Auderset appelle. Dans ce bonheur des retrouvailles, il se trouve que Nicolas connaissait des investisseurs russes. Après la mise en relation, le contrat fut signé en moins d’une semaine, et le livre sorti en Russie !
Mais ce chemin n’est pas sans combats. Des périodes financières difficiles, des manques d’inspiration et des doutes s’étaient parfois manifestés. Sur son blog, on peut lire : « Un jour que j’errais dans la forêt, « monsieur le diable » qui « s’inquiétait » de mon cas me conduisit à penser : ‘Laisse tout tomber, quitte ta femme, tes dessins, ton Dieu. De toute façon, tu es un mauvais chrétien’. J’ai répondu : ‘Non, Jésus est mon ami depuis de longues années. Et même durant des années, il a été mon seul Ami. Je ne le laisserai jamais’. Puis je me suis dit : ‘il faut que ça change ! Je vais prier, jeûner, chercher le Seigneur’. J’ai à nouveau ressenti la paix en moi. Deux mois plus tard, je terminais ma première BD ». À travers son art, Auderset souhaite encourager les personnes qui ont le Christ en eux à se lever pour annoncer. « Jésus n’allait pas seulement au Temple pour instruire les gens. Il allait là où le peuple était. Pour nous, c’est la même chose. Soyons sur les écrans, au cinéma, dans les BD et partout où sont les gens, c’est notre mission !
En savoir plus :
ww.auderset.com