Avec un père, d’origine kabyle, qui avait lâché l’islam très tôt pour embrasser une autre religion : le communisme, autant dire que chez Isabelle, parler de la foi n’était pas évident et même… totalement interdit !
PROPOS RECUEILLIS PAR ALEXANDRE MEYER POUR DÉCOUVRIR DIEU
Depuis toute petite, Dieu éveillait ma curiosité : pour moi il était là, c’était évident. Je regardais avec envie mes camarades de classe chrétiennes, juives : je trouvais leurs familles si paisibles, si sereines ! J’ai demandé à aller au catéchisme, on m’a dit:«Pasdeçacheznous!»Mameil- leure amie était une vraie grenouille de bénitier et c’est elle qui m’a emmenée à la messe pour la première fois, un week-end où elle m’avait invitée à dor- mir chez elle. J’ai vécu longtemps ensuite dans l’errance spirituelle, avec la foi, mais sans le moindre cadre pour la déployer.
« J’AVAIS BESOIN DE SPIRITUEL »
Mes amis juifs m’emmenaient à leurs fêtes et je voulais me convertir au judaïsme. J’ai rencontré des protes- tants et je voulais les rejoindre. On a essayé de me convertir à l’islam mais ça a été un flop. J’étais un peu perdue. De rencontres en belles discussions, mon attirance pour Dieu grandissait : j’avais envie de paix et de sérénité, j’avais soif de Dieu. Ce que je voyais dans la vie de tous ces croyants était si différent. Pour moi c’était Dieu qui les transformait, c’était évident. Quand j’ai rencontré mon mari, je lui ai proposé de nous trouver une religion commune, de nous convertir ensemble. J’avais besoin de spirituel dans ma vie, mais lui n’en éprouvait pas le besoin et j’ai gardé cela dans mon cœur.
« J’avais envie de secouer tout le monde en disant : “Jésus est là !” »
Les rencontres ont fini par se faire de plus en plus précises : j’étais guidée vers la foi catholique, comme dans un entonnoir. Moi qui regarde très peu la télévision, si l’on m’avait dit que Jésus me convertirait avec un film, je n’y aurais pas cru ! C’est pourtant la Passion du Christ de Mel Gibson qui a tout changé. J’ai pleuré pendant tout le film. Je comprenais que le Christ était mort pour moi, pour mes péchés. Je brûlais d’amour pour Jésus. C’était limpide : « Il est mort pour moi, il m’aime. »
« J’AI PRIS CONSCIENCE DU MIRACLE »
J’ai encore cheminé, il m’a fallu des mois pour entrer dans une église. J’ai voulu faire baptiser mon fils aîné et l’accueil extraordinaire du prêtre et de la petite communauté paroissiale m’a fait réaliser combien nous étions aimés, tels que nous étions.
En assistant à la messe pour la deuxième fois de ma vie, j’ai pris conscience du miracle : la présence de Jésus sur l’autel, le prêtre qui dis- tribue Jésus à tout le monde. J’avais l’impression que l’église était plongée dans le noir et qu’un projecteur était braqué sur l’autel. J’avais envie de secouer tout le monde en disant :«Jésus est là !»
« MON BAPTÊME FUT LE PLUS BEAU JOUR DE MA VIE »
Un 15 août, j’ai reçu une grande grâce de la Sainte-Vierge : j’ai emmené mon mari visiter Notre-Dame de Paris. Comme Paul Claudel, il est entré incroyant dans la cathédrale et il en est ressorti en larmes et brûlant d’amour pour Jésus. Nous avons été convertis la même année. Le baptême s’est imposé à moi. Je ne pouvais plus reculer. Les dernières barrières sont tombées.
Mon baptême fut le plus beau jour de ma vie après la naissance de mes enfants et la rencontre de mon mari. Mourir et renaître avec le Christ, quelle joie ! Après mon baptême nous nous sommes mariés à l’église et nous nous sommes engagés en couple au service du Seigneur qui nous a tant comblés.