Olivia, infirmière, travaille en salle de réveil. L’ambiance est délétère. Pourtant, deux collègues l’invitent à la messe. Athée, elle finit par accepter…
Propos recueillis par Laurence Meurville
J’ai grandi dans une famille athée. Les croyants de toutes confessions étaient pour moi de doux rêveurs. Je ne comprenais pas, tout spécialement, comment des gens, les chrétiens, pouvaient aimer un pauvre type accroché à une croix avec du sang partout et une lance transperçant son cœur… Cela me dépassait complètement.
Je suis infirmière et, il y a quelques années, j’ai travaillé en salle de réveil dans un institut spécialisé en cancérologie. À la lourdeur de ce contexte professionnel s’ajoutait une ambiance très tendue. La médisance et les coups bas étaient notre quotidien. Seules deux de nos collègues d’origine antillaise semblaient se sentir bien dans l’équipe. Et, trait caractéristique, elles parlaient sans cesse de Jésus. Pourtant, elles avaient toutes deux traversé des épreuves très dures. On sentait donc à la fois en elles beaucoup de souffrance et beaucoup de joie. Elles rayonnaient. C’étaient des collègues super. Mais enfoncée dans mon athéisme, je ne faisais pas du tout le lien entre cette joie et cette bonté qui les habitaient et leur foi en Jésus Christ. Pour moi, elles avaient juste un très bon tempérament.
Et puis, pour tenter d’assainir cette atmosphère délétère, nous avons décidé de prendre un repas au restaurant toutes ensemble. Nous avons donc quitté l’institut à la fin de notre service. Il nous restait deux à trois heures à perdre avant l’heure du repas. Ces deux collègues nous ont alors proposé d’aller… à la messe ! J’avoue que je n’étais pas vraiment partante, mais j’ai finalement accepté de suivre le mouvement.
Au cours de cette messe, je n’étais pas à l’aise, car je ne connaissais pas le rituel : je voyais les gens qui se levaient, qui se mettaient à genoux, qui s’asseyaient. Je ne comprenais rien. Et puis est venu l’Évangile. Et c’est alors que j’ai ressenti une chaleur très douce, enveloppante. Comme si quelqu’un s’asseyait à côté de moi, mettait sa main sur mon épaule et me disait : « Arrête, Olivia, de faire n’importe quoi de ta vie ». Mais ces paroles étaient dites avec une douceur incroyable, sans jugement ni accusation. Et encore : « Aime ton prochain. »
Je suis sortie de cette messe complètement bouleversée. J’avais chaud, j’avais froid, je pleurais. Je suis très cartésienne de nature et je ne comprenais pas du tout ce qui m’était arrivé. Mais j’ai mis du temps à prendre le chemin. Mes bonnes résolutions se sont vite envolées. Dieu a été très patient.
L’EXPÉRIENCE DE L’AMOUR DE DIEU
Puis j’ai emménagé dans une autre ville. J’habitais au cinquième étage. Chaque matin, je voyais de ma fenêtre l’énorme croix de l’église située juste en face de chez moi. À force de la regarder chaque matin, j’ai décidé d’aller frapper à la porte du curé, pour lui demander le baptême. Il m’a ouvert très gentiment. Naïvement, je pensais qu’il allait me proposer simplement quelques heures de catéchisme, comme pour les enfants. Il n’en était rien. Il m’a expliqué qu’avant d’être baptisée, de communier et d’être confirmée, il allait falloir que je me forme pendant deux à trois ans. Cela commençait par un cycle d’initiation à la foi chrétienne, appelé parcours Alpha. C’est au sein de ce parcours que j’ai vraiment fait l’expérience de l’amour de Dieu et commencé à aimer tous mes frères et sœurs chrétiens.
J’ai été baptisée à 30 ans, il y a cinq ans. Mais après ce parcours très intense, j’ai tout lâché. J’ai mis du temps à trouver ma place dans l’Église et à faire mon chemin de chrétienne. Une fois encore, Dieu a fait preuve de patience. Je sais qu’Il est là, qu’Il me pardonne, qu’Il m’attend. J’avance doucement. Je ne me sens plus jamais seule.