Ramzi trouvait sa vie géniale: un travail passionnant, un bon salaire, beaucoup d’amis. Jusqu’à ce qu’une rencontre le pousse à se poser des questions plus profondes.
Propos recueillis par Laurence Meurville
Quand j’étais jeune, je cherchais le bonheur dans les sensations fortes : snowboard, parapente, parachute, saut à l’élastique, etc. Ensuite, comme tout bon Libanais, j’ai dû prouver que j’étais capable de réussir. J’ai fait des études d’ingénieur puis j’ai travaillé dur. Je cherchais à répondre à tout ce que la société préconisait pour être heureux: avoir un bon poste, un bon salaire, beaucoup d’amis et de relations, consommer, voyager. À trente ans, et après trois ans à Dubaï, je trouvais ma vie géniale. Puis, muté en France, je suis arrivé à Marseille. Invité à un week-end de kayak, j’ai eu l’occasion de rencontrer un groupe de jeunes catholiques d’horizons très divers: c’est la foi qui les unissait ainsi qu’un amour du prochain et une joie que je n’avais rencontrés nulle part. Cela m’a intrigué. Nous avons eu des discussions très enrichissantes à propos de la religion et quelques personnes qui prétendaient avoir rencontré Dieu m’ont donné leur témoignage. Rencontrer Dieu? Cela me paraissait inconcevable, fou… À mon retour à Marseille, une phrase que m’avait dite un prêtre m’est restée dans l’esprit: « Dieu a dit: “Si tu me cherches de tout ton cœur, tu me trouveras”. » Méditant cette phrase, j’ai fait comme un pari avec moi-même: « Je ne peux pas prouver l’inexistence de Dieu. Mais s’il existait et que je ne le cherchais pas, le jour où je le rencontrerais, je serais mal à l’aise! Tandis que si je le cherche, je pourrais le regarder dans les yeux et lui dire: “Je t’ai cherché, mais je ne t’ai pas trouvé!” » J’ai donc repris contact avec le prêtre: « Je veux chercher Dieu mais à deux conditions. Je ne peux consacrer trop de temps à cette tâche. Par ailleurs, je ne souhaite pas changer ma vie que je trouve merveilleuse. » Il m’a confirmé que Dieu souhaitait simplement me montrer son amour. Avec son aide et à la suite de longues négociations, j’ai pris certaines décisions: prier dix minutes par jour dans le silence, lire la Bible, essayer d’aller à la messe une fois par semaine et me rapprocher du sacrement de réconciliation. N’étant pas vraiment croyant, cette dernière décision a été très dure à accepter. Ma prière se résumait à: « Dieu, si tu existes, sache que je te cherche de tout mon cœur et que je souhaite te rencontrer. » Neuf mois plus tard, je suis allé à une retraite avec les jeunes qui m’avaient invité au kayak. Et là, devant le Saint-Sacrement (l’hostie, corps du Christ exposé sur un autel, ndlr), j’ai fait l’expérience de l’amour de Dieu. Une expérience magnifique, tellement forte que je pleurai de joie! COMPRENDRE LES ÉTAPES À ce moment, j’ai compris de nombreuses choses. Je suis tombé amoureux de l’Église, j’ai été guéri de plusieurs blessures intérieures et surtout, je n’avais plus de doute: Dieu existait et il m’aimait gratuitement, comme j’étais. Après cette expérience, j’ai vécu une période de paix et de grande joie, suivie de plusieurs années de combats: de longs moments de doute et de remise en question de mes convictions, jusqu’à croire que cette expérience n’était que d’ordre psychologique. C’est pourquoi, après trois années d’expatriation professionnelle à Madrid, j’ai pris la décision de prendre une année sabbatique et de rejoindre une école d’évangélisation à Rome1 pour me former. Cela m’a donné l’occasion de rencontrer d’autres personnes ayant fait comme moi cette expérience de l’amour de Dieu. Elles m’ont aidé à mieux comprendre les différentes étapes de cette relation avec le Christ. Celle-ci n’a cessé depuis de grandir et de me procurer plus de paix et de joie.
1: Emmanuel School of Mission, à Rome www.esm-rome.com