Un an après le lancement de son projet « Spero », la voici à la huitième chanson sur les dix que composeront l’album. Y aurait-elle cru il y a dix ans alors que pour chanter elle se cachait dans sa chambre ? Sortir, seule, pas à pas, un album écouté des milliers de fois… L’artiste suit son chemin, et nous livre les émotions qui font vibrer sa musique. Chloé raconte.
PROPOS RECCUEILLIS PAR LÉA MICHELIN
En septembre 2024, je me lançais dans ce projet fou : celui d’un itinéraire spirituel à travers tous ces lieux qui m’avaient marquée.
A chaque lieu son émotion, à chaque lieu sa chanson. Chacune était l’occasion de crier ce qui bougeait au fond de moi. De dire avec les sons ce que les mots ne parvenaient pas à transcrire. Chaque chanson est unique mais dans toutes se cache une permanence. Comme un refrain, revient sans cesse le thème de l’espérance malgré les doutes. C’est ce “spero”, “J’espère” en italien, épitaphe sur la tombe de mon grand-père, et titre de mon album.
Outre l’espérance, Spero c’est l’aventure et le beau. L’aventure car je suis partie dans tous ces lieux pour tourner les clips : des dunes de sable aux crêtes du Jura, des avenues parisiennes aux falaises d’Etretat.
Il y a eu des chansons légères, odes à ces lieux de vie chéris comme ma ville natale (Le Havre ma douce) ou ma ville d’adoption (Paris ma belle).
Il y a eu des chansons poétiques comme Cabourg sur l’amour nostalgique et le départ de l’être aimé. Il y a eu des chansons plus profondes sur le dépouillement (Le Désert), sur les apparences (La flamme qui bat le froid) ou sur les choix à poser comme dans J’espère et je crois. Plus récemment enfin, il y a eu Maman sur les joies et les défis de la maternité.
L’endroit qui a inspiré ma prochaine chanson c’est la montagne. Mon tempérament fonceur, mon goût pour le sport et le dépassement physique m’ont naturellement conduite à faire l’éloge de ce lieu. C’est un lieu d’humilité et de gratuité. A la fois l’humilité de l’effort et celle de se sentir si minuscule dans une création immense. Je me sens dépassée par cette infinie beauté. Et arrivée au sommet, j’ai toujours une joie immense dans le cœur, une forme d’épuration de l’âme et une profonde gratitude.
J’aime cette phrase de Picasso qui dit « L’art lave notre âme de la poussière du quotidien ».
Oui, je suis sûre que le beau est ce qui nous permet de nous extraire de nos habitudes, de notre activisme et de nos lassitudes. Il permet de faire une pause. De poser un regard nouveau sur ce qui nous entoure. Pour se réjouir et remercier.
Le beau, l’aventure, l’espérance…
Dans les oscillations intranquilles de mon existence une chose me guide : « L’hiver les nuits sont longues mais le soleil se lève toujours ».
Puisse le soleil se lever sur vos vies. Ou du moins la certitude qu’un soleil vous attend au bout du tunnel, quel que soit ce tunnel qui est le vôtre.
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