Sabine de Rozières est journaliste et photographe indépendante. Depuis 2014, elle est aussi chef d’entreprise et créatrice.
PROPOS RECUEILLIS PAR ALEXANDRE MEYER
Comment est née votre aventure entrepreneuriale ? J’ai d’abord lancé une collection de petits carnets intitulés « Où j’en suis ». Des carnets ludiques qui couvrent tous les aspects de la vie quotidienne : où j’en suis dans mes livres, où j’en suis dans mes mots de passe, où j’en suis dans ma vie spirituelle, etc. En 2019, quelques mois avant la pandémie, j’ai racheté une petite entreprise de vêtements en tweed pour les balades en plein air. Le modèle économique reposant essentiellement sur les salons et les ventes privées, les choses se sont rapidement compliquées, vous pouvez vous en douter.
Concrètement, vous parvenez à vous en sortir ? J’ai surtout un métier à côté pour me nourrir ! (Rires.) Je m’occupe de tout, je n’ai pas de boutique physique et je ne perds pas d’argent. Le stock ne tourne pas aussi vite qu’il aurait pu, bien sûr, mais j’aime énormément ce que je fais. Je rencontre beaucoup de gens, je crée de nouveaux produits… Bref, je m’adapte !
Pourquoi tant de casquettes différentes ? Par nécessité : il est très compliqué de trouver un travail pérenne dans le journalisme. J’ai rempli de nombreuses missions en tant que photographe ou journaliste – pour l’armée, La Demeure historique, Aleteia, Radio Notre Dame ou RFI –, puis une idée m’est venue. Avant le journalisme, j’avais fait une école de commerce, j’avais de bonnes notions de gestion, j’aime le principe d’indépendance qui correspond bien à mon caractère, alors je me suis lancée.
Aujourd’hui je suis responsable d’exploitation dans une entreprise tourangelle d’emballage. Un secteur dopé par l’industrie pharmaceutique et les sociétés de livraison à domicile… ça peut paraître ingrat aux yeux des autres, mais j’y ajoute d’autres activités qui me comblent. Suivre sa propre voie dans le travail demande une disposition de l’âme. On peut trouver de la joie dans un travail qui n’est pas drôle en soi, ni exaltant. Il suffit de remettre de l’essence dans le moteur : Dieu au centre de tout, par la prière.
Quel sera le prochain défi ? Je n’ai aucun plan de carrière, ça ne m’a jamais intéressée. Je m’abandonne à la Providence. Le Bon Dieu pourvoit toujours, je l’ai observé tout au long de ma vie amicale ou professionnelle. À chaque étape de ma vie, le Bon Dieu a permis que je me retrouve face aux bonnes personnes. Pour moi, c’est ainsi qu’il nous parle : à travers les gens que l’on rencontre. Ils nous ouvriront les yeux sur je ne sais quoi et la grâce fait le reste, j’en suis persuadée.
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