LA COMMUNAUTÉ DES FRÈRES FRANCISCAINS DU RENOUVEAU : LA LUEUR DANS LES TÉNÈBRES

2 novembre 2021

À la fin des années 1980, le Bronx, quartier le plus malfamé de la ville de New York, abandonné par les services publics, s’enfonce dans la misère, miné par la drogue, la prostitution, les meurtres et la violence. C’est pourtant là que huit frères capucins vont fonder leur communauté, pauvres parmi les pauvres. Trente ans plus tard, ils sont plus de 120, disséminés dans une quinzaine de couvents aux États-Unis, en Amérique latine et en Europe. Dans le film Brother, sur les écrans le 17 novembre, la caméra d’Arnaud Fournier Montgieux a exploré le quotidien de l’un d’entre eux, des bas-fonds à la lumière.

TEXTE ALEXANDRE MEYER – PHOTOS ARNAUD FOURNIER MONTGIEUX

« J’aime les pauvres, j’ai toujours aimé les pauvres, depuis ma plus tendre enfance. » Frère François est un ancien ingénieur ferroviaire. Il a quitté la France, sa famille et ses amis pour rejoindre les Frères. Il a passé son postulat à Harlem et son noviciat dans le couvent de Newark (New Jersey, États-Unis). Roberto a passé 16 années derrière les murs d’une prison de haute sécurité : « J’ai grandi comme un tueur. Aujourd’hui, je vends toujours de la marijuana. Ça paie les factures en attendant de trouver un autre boulot. Tout le monde parle de seconde chance ou de patience, mais y a pas de “seconde chance”. Tout le monde s’en fout ! Toi, tu t’en préoccupes et ça m’a touché… »

« Nous sommes assistés par de nombreuses personnes que nous appelons nos “associés”. Des hommes, des femmes, des ados, et même des enfants. Ils jouent tous un rôle, non seulement en nous donnant la nourriture et les biens matériels dont nous avons besoin pour vivre mais aussi pour porter secours aux pauvres. Nous préparons la soupe populaire. Et il y aura plus de cent personnes. Ils adorent la nourriture coréenne ! 

Piété, fraternité, humilité, humour : ainsi se résume le mode de vie de ces frères hors du commun. Maîtrisant aussi les codes des cultures et sports urbains à la perfection, ils tournent régulièrement des clips de basket de rue, de hip-hop, de slam ou de beatbox, pour attirer l’attention du grand public sur les causes qui leur tiennent à cœur : la santé ou l’alimentation des enfants et des plus démunis.

Brother François tenant dans ses bras le deuxième fils de Ryan, un ancien toxicomane : « Un jour, frère François est venu vers moi, il a commencé à me parler et il a enlevé de son cou une médaille miraculeuse. Je la porte encore aujourd’hui. Notre Dame est tout pour moi. Toutes les grâces qui me sont arrivées, je les dois à Notre Dame. Je la prie tous les jours. C’est ma mère. C’est notre mère ! »

EN DÉTAIL

LES FILS DE SAINT FRANÇOIS

Nés en 1987, les Frères Franciscains du Renouveau s’inscrivent dans la lignée des « Frères Mineurs » fondés par le Poverello d’Assise en 1210, le premier « ordre mendiant » du monde.

Fidèles à l’authenticité franciscaine, la vie et l’apostolat des frères sont enracinés dans les idéaux et l’esprit de la réforme capucine née au début du XVIe siècle : la dévotion à la Vierge Marie, l’imitation de saint François et de sainte Claire d’Assise, l’amour de l’Église et la loyauté au Saint-Père, la pauvreté matérielle, le travail manuel, la renonciation complète à la propriété immobilière et la vie auprès des pauvres.

AU SERVICE DES PAUVRES

Traders, ingénieurs, rappeurs, les Franciscains du Renouveau sont issus de milieux très différents. Ils ont fait le vœu d’une vie simple, sans richesse, tournée vers l’autre. « Est-ce qu’un homme a la capacité d’être un frère pour quelqu’un qui a vécu tant de déchirures ? confie Father Francis-Mary, supérieur du noviciat, à la caméra d’Arnaud Fournier Montgieux. Cet homme aura besoin d’une personne qui ne va pas seulement l’écouter quelques minutes puis repartir comme si de rien n’était mais d’une personne qui voudra rester avec lui, et faire partie de sa vie. C’est un grand défi. »

Ils aident des centaines de familles dans les quartiers où ils sont implantés, organisent des soupes populaires, distribuent des colis alimentaires, offrent des sandwichs et du café aux sans-abris, prient un instant avec chacun, bénissent, écoutent, proposent leur aide, du soutien scolaire, des activités sportives, le sourire aux lèvres, comme de petites étincelles d’humanité dans la nuit du désespoir, de la violence et de la pauvreté.

UNE VIE ANCRÉE DANS LA PRIÈRE

Les Capucins se reconnaissent à leur robe de bure brune ou grise, à leur coule – un long tablier – à capuchon pointu, leur longue barbe, leurs sandales et leur ceinture : une simple corde serrée autour de la taille. Elle est nouée de trois boucles en référence aux trois vœux qu’ils prononcent à leur entrée en religion : la chasteté, la pauvreté et l’obéissance.

Cinq fois par jour, les frères se réunissent pour prier ensemble à la chapelle : méditation silencieuse, chant des psaumes, prières, louanges, messe, chapelet, adoration du Saint-Sacrement… Toute leur action se fonde sur le roc de la prière et de l’union intime avec Dieu.

POUR EN SAVOIR +

www.franciscanfriars.com

www.brother-lefilm.fr

 

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