Durant ce carême, L’Œuvre d’Orient vous propose de faire quelques pas sur les traces des chrétiens de l’Orient tourmenté, en vous faisant découvrir comment ils vivent dans les cités qui ont connu destruction, accalmie, renaissance : cité refuge, cité assiégée, cité martyre, cité fantôme, cité en ruines, cité lumière… De l’Inde à L’Ukraine et de l’Éthiopie à l’Iran, ces 40 pas, illustrés d’autant de très belles photographies, vous feront cheminer à leurs côtés jusqu’à la résurrection du Christ.
TEXTE ALEXANDRE MEYER – PHOTOS JEAN-MATTHIEU GAUTIER – ÉGLANTINE GABAIX-HIAL
Alep, Syrie. Le toit de la cathédrale Saint-Élie s’est effondré. Comme le reste de la ville où la plupart des bâtiments sont béants, ouverts à tous les vents. Malgré tout, quelques mois plus tard, la messe de Noël y sera célébrée pour la première fois après 4 ans de guerre. Il neige dans la cathédrale à chœur ouvert.
UNE AMBIANCE
L’auteure de ce carnet de voyage, Églantine Gabaix-Hialé, est chargée de mission pour L’Œuvre d’Orient depuis 5 ans. Au fil des images qu’elle a réunies, agrémentées de quelques lignes très personnelles, elle nous plonge dans l’ambiance le temps d’un coup d’œil, d’un instant de vie attrapé sur le vif. Journaliste et humanitaire expérimentée, elle a passé 20 ans à arpenter ces terres où l’Histoire de l’Église s’écrit depuis l’aube des temps apostoliques. En immersion au Liban, en Syrie, en Irak, en Jordanie, en Arménie, en Inde ou en Terre Sainte, nous découvrons avec elle les malheurs sans fin des populations locales et le feu de l’espérance qui embrase le cœur de ces communautés chrétiennes héroïques.« Plus que de me focaliser sur l’histoire des lieux, la spiritualité ou la géopolitique, j’ai voulu montrer la hâte de sœur Elishoua, pressée de rentrer chez elle, à Mossoul, ville occupée 3 ans par Daesh ; parler des Petite Sœurs de Jésus, qui m’éblouissent par leur simplicité, leur joie, vivant de pas grand-chose dans des endroits improbables; donner la parole à Hala, cette architecte de Homs, en Syrie, qui n’a de cesse que son quartier soit reconstruit, maison par maison, rue par rue, “pour retrouver le bonheur d’avant et la belle ville qu’elle a connue enfant.”»
Gyumri, Arménie. Ils étaient partis dans le Haut-Karabakh après le séisme de 1988 qui avait enseveli la ville. Y avaient refait leur vie, construit une famille. La guerre de 2020 leur a tout pris une nouvelle fois. Ils sont revenus vivre ici, dans les préfabriqués construits à la hâte après le séisme. Tout perdre deux fois et continuer pourtant…
(À gauche) Jérusalem, Terre Sainte. « La terre d’Israël et de Palestine est une terre sainte pour la moitié de l’humanité. Une terre de pèlerinage pour tous les fidèles dispersés dans les nations et qui affluent vers Jérusalem. » (Ci-dessous) Beyrouth, Liban. Partout des éclats, de vie, de vitres, de pleurs, de colère. Partout dans la ville, le désespoir a explosé. Mais de tout le pays, les jeunes sont arrivés pour nettoyer la ville, leur capitale, leur ville lumière, un peu folle, excessive, contradictoire. Ramasser un à un les débris, balayer des montagnes de gravats. Pour la rendre à nouveau habitable.
L’ŒUVRE D’ORIENT
Dans un panorama de guerre, de ruine ou de famine, Églantine Gabaix-Hialé a découvert que «le courage des hommes est aussi inépuisable que les tragédies qu’ils subissent». À travers 16 pays, son carnet de voyage est aussi le reflet du travail inlassable de L’Œuvre d’Orient. Ici, l’association aide au ravitaillement de première nécessité en générateurs, batteries, eau, nourriture. Là, elle apporte un soutien appuyé aux écoles, aux orphelinats, aux dispensaires. Ailleurs encore, elle donne aux femmes les moyens de travailler ou d’élever leurs enfants. Education, santé, formation, défense du patrimoine, volontariat… Depuis 1856, L’Œuvre d’Orient agit aux côtés des chrétiens d’Orient. Grâce à ses 76 500 donateurs, elle finance plus de 1 150 projets chaque année. Présente dans 23 pays, elle soutient l’action des évêques, des prêtres et des communautés religieuses qui interviennent auprès de tous quelle que soit leur religion et apporte aujourd’hui une aide concrète à trois millions de malades et quatre cents associations et communautés chrétiennes.
Erbil, Irak : Partout des bâches, des tentes de fortune, des caravanes. La ville, et surtout ses alentours, accueille ces vies en transit, échappées de l’enfer. Les regards sont hagards, cette cité n’est pas la leur, tout leur est étranger, ils ne parlent pas la même langue. Ils pensent n’y être que de passage, ils y resteront 3 ans, dans des camps, hors de la vue de la cité.
POUR EN SAVOIR +
Carême 2023 – Cheminez jour après jour avec les chrétiens d’Orient (oeuvre-orient.fr)