Laurent Gay : Résurrection d’un toxico

11 septembre 2012

laurent gay

 De mauvaises fréquentations en mauvaises décisions, la vie de Laurent devient un enfer : drogue, sida, prison, etc. Au bord du suicide, il est sauvé in extremis.

Propos recueillis par Laurence Meurville

Enfant, j’ai grandi dans une famille sans problème, mais dans un quartier difficile de Paris. Très influençable, j’ai commencé à fréquenter des « gars de la rue ». À 12 ans, je fumais du shit et j’aimais ça. Avec mes copains, nous avons commencé à faire les quatre cents coups. Puis, les grands de la bande nous ont proposé de la drogue plus forte. J’ai commencé à me piquer à l’héroïne dès 14 ans. Pendant trois ans, c’était une obsession pour moi de me shooter tous les week-ends. Déscolarisé, j’ai eu à faire à la police, à la justice et, à 17 ans, placé en garde à vue, j’ai fait pour la première fois l’expérience du manque. Je me suis alors promis de ne plus jamais vivre ça ! C’est ainsi que je suis passé de la petite à la grande délinquance, pour financer ma propre consommation. À 20 ans, j’ai eu la chance de passer un an au vert. J’y ai vécu un vrai sevrage et j’ai rencontré ma première compagne. Puis, je suis retourné à Paris avec elle. Je lui ai interdit de s’approcher de la drogue. Mais, à force de voir des gens consommer autour de nous, elle est devenue accro. Moi-même j’avais replongé de plus belle… Ma compagne est tombée enceinte et, à cinq mois de grossesse, nous avons appris qu’elle avait le sida. Une interruption médicale de grossesse a été pratiquée. Pour nous, le monde s’effondrait. Plus rien ne pouvait compter. Quelque temps après, j’ai été inculpé pour homicide volontaire.

Angoisses mortelles
En prison, il n’y avait pas de drogue. J’ai donc décroché. On m’a diagnostiqué séropositif. Saisi par des angoisses de mort, j’ai préparé mon suicide. Mais juste avant de m’ouvrir les veines, moi qui ne croyais ni à Dieu ni à diable, j’ai crié vers le Ciel… Ce cri a libéré toutes les larmes que je n’avais jamais versées. J’ai alors fait l’expérience d’une rencontre avec ce Dieu que je ne connaissais pas. Pour moi qui n’étais jamais allé au catéchisme, c’était Jésus qui venait me libérer de mes tombeaux intérieurs. Je ressentais une paix immense et j’ai commencé à croire que j’étais aimé.
La justice a reconnu la légitime défense et j’ai été libéré. À la sortie, je m’accrochais à Jésus. Mais, malgré mes prières, mes difficultés étaient toujours là. Je suis de nouveau retombé à fond dans la drogue. Ma compagne et moi étions malades. Nous vivions un enfer. On m’a placé en hôpital psychiatrique où, en plus du sida, on m’a découvert une hépatite C. Il fallait faire vite… Un homme qui visitait les malades est venu parler avec moi. Il m’a regardé, il m’a écouté, il m’a dompté. Il m’a fait connaître une communauté catholique qui accueillait les malades du sida et les personnes en fin de vie. J’y suis allé dans la perspective de ma fin prochaine. Parmi ces hommes et ces femmes souriants, paisibles, gentils, je me suis senti aimé tel que j’étais. Et peu à peu, j’ai guéri de toutes mes addictions. Restée à Paris, ma compagne est décédée. Je l’ai accompagnée en ses derniers instants et c’est à son chevet que j’ai vécu ma vraie conversion. J’ai compris que la mort n’avait pas le dernier mot, que les portes du Ciel s’ouvraient devant elle. Ce jour-là, j’ai décidé de suivre Jésus. Je lui ai donné ma vie. Puis je suis retourné vivre dans la communauté et là, j’ai rattrapé le temps perdu : j’avais une soif inextinguible ! Dans le même temps, sont apparus des traitements efficaces contre le VIH. J’ai fait le deuil de ma propre mort et j’ai appris à me donner aux autres en détresse.

Une belle histoire
J’ai rencontré une femme exceptionnelle, Marie-Dominique, qui s’occupait des malades. Une belle histoire a commencé entre nous. Nous nous sommes mariés et avons eu deux enfants. À la naissance de notre aînée, nous avons quitté la communauté.
Depuis cinq ans, je témoigne partout où l’on m’appelle : dans les établissements scolaires, les mouvements, les prisons… Je rencontre des jeunes de tous milieux déjà très « cassés ». Ils ont besoin de savoir que Jésus les aime. Lui seul peut leur révéler qu’ils sont un trésor !

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