LA MUSIQUE ME SAUVE

5 juin 2025

vianney couv blanc

Depuis 5 ans, Vianney partage l’affiche avec les plus grands noms de la musique. Mais entre The Voice et ses chansons pour les autres, il peine à trouver du temps pour ses projets personnels et ses propres chansons. Avec L’1visible, il revient sur ces dix dernières années et évoque la suite.

PROPOS RECUEILLIS PAR ANTOINE LEMAIRE & CHLOÉ DURAND

Vianney, vous avez déjà fait la Une de L’1visible il y a 10 ans. A l’époque, vous étiez une jeune révélation de la musique. Où en êtes-vous aujourd’hui, qu’est-ce qui a changé dans votre vie ?

Le public s’est élargi chaque année depuis notre première rencontre. J’ai donc gagné de nouvelles libertés et perdu beaucoup d’autres. La notoriété bouleverse le quotidien, mais c’est finalement accessoire à côté de l’aventure humaine globale que je vis depuis dix ans. J’ai fait des rencontres inoubliables parmi les gens qui me suivent, ou ceux avec qui je travaille… et je suis devenu beau-papa, puis papa ! Il y a dix ans, quand je vous ai vus, j’étais en coloc. (rires)

Au début, vous disiez « je ne suis pas musicien, je ne suis pas chanteur », parce que vous aviez du mal à vous dire que vous étiez réellement cela. Est-ce que c’est différent aujourd’hui ?

Je voudrais vous répondre que ça n’a pas changé. Mais aujourd’hui, je me présente finalement comme un auteur-compositeur. Quand, il y a dix ans, on m’a donné l’opportunité de créer des chansons à temps plein, je suis devenu musicien ! J’ai énormément travaillé pour l’être. Je ne suis pas né avec une guitare dans les mains. Par contre, je pense que je suis né avec une voix qui, tout de suite, prenait plaisir à s’exprimer par le chant. C’est naturellement que je m’exprime en chantant. Alors finalement j’ai peut-être toujours été un peu tout ça.

Face à ce succès, qu’est-ce qui vous aide à garder les pieds sur terre ?

C’est très simple : mes amis, ma famille et mon environnement de travail. Quand il t’arrive ces choses un peu magiques, du moins inespérées, et que les gens avec qui tu travailles ou grandis restent humbles, ça t’aide à demeurer simple. Mes proches et mon équipe ne m’ont jamais regardé comme une star. Ils sont heureux pour moi, mais ne sont pas impressionnés par la gloire. Moi non plus.

Et votre foi ? Qu’est-ce qu’elle vous apporte aujourd’hui ? Quel chemin avez-vous parcouru depuis 10 ans ?

Ma foi fait partie de mon équilibre naturel. Parce que grâce à elle, ma conception de la vie, du succès, du partage, de l’amour est imprégnée d’une vision déiste et christique. J’ai en moi les enseignements de la Bible. Alors bien sûr, comme tous les croyants, je suis absolument imparfait. Ce n’est pas parce qu’on a la foi qu’on connaît le chemin et qu’on prend tout le temps le bon ! Mais considérer qu’il y a quelque chose de foncièrement plus grand que nous, ça nous remet généralement à notre place. Mon métier peut abîmer beaucoup – et je ne parle pas que de l’alcool, de la drogue, des nuits blanches etc. Il abîme parce qu’il peut endurcir le coeur. Il y a une telle intensité, tant de vents contraires, que le bateau peut aisément tanguer. On se barricade, on s’endurcit un peu. L’adversité me stimule ; je crois que cela m’a beaucoup aidé jusqu’ici. Mais il faut réussir à rester doux et humble, et la foi m’aide pour cela.

Que dites-vous à Dieu quand vous priez, ou quand vous allez à la messe ?

Ma prière, c’est presque exclusivement de rendre grâce, de remercier, et de confier ceux qui me sont chers. J’ai rencontré énormément de gens avec des fardeaux, des maladies, des problèmes, des questions. Je remercie Dieu de les avoir rencontrés et je les Lui confie, ainsi que leurs familles. Avec le temps, j’ai compris qu’il ne fallait pas se décourager en étant trop ambitieux pour sa prière. D’ailleurs, on peut prier en chantant ! On peut prier en silence. Quinze secondes de prière, c’est toujours quinze secondes ! J’ai même un ami musicien qui a appris à prier en regardant un tuto YouTube. Je dévie, mais, dans le monde de la musique, il y a beaucoup de gens très sensibles. Et je pense que la sensibilité aide à se poser des questions qui peuvent nous amener à une forme de spiritualité. Ensuite, peut-être que les gens rencontreront Dieu, et peut-être pas. Mais à partir du moment où ils sont tournés vers l’autre et qu’ils sont en paix, que souhaiter de plus ?

Vous êtes papa d’un petit garçon. Ça a changé quelque chose chez vous ?

Bien sûr ! C’est une grande joie et un amour véritable. Mais j’ai l’impression que c’est comme la continuité de ma vie. Bien sûr, j’ai moins de temps pour moi. Mon métier c’est un truc d’égoïste… Quand tu as une passion comme la mienne, tu y consacres tout. Auparavant, je ne sortais pas, je dormais peu… les amis, les relations amoureuses passaient après. Ma passion emportait tout sur son passage. Et c’est d’ailleurs encore la grosse difficulté que j’ai à gérer dans ma vie. Mais maintenant que j’ai une femme et des enfants, je ne peux plus faire ça. Je dois mettre mon ego en veilleuse. Pour moi, si tu décides d’avoir un enfant, tu lui accordes du temps. J’ai dû lâcher sur certaines choses, différemment. Avant j’étais un hippy, et maintenant j’ai des horaires de daron. (rires)

Votre femme a également un enfant, et vous avez d’ailleurs écrit une chanson sur votre rôle de beau-père : « Beau-papa ». C’est une vraie mission pour vous ?

Là encore c’était une évidence. Quand tu tombes amoureux et qu’il y a une petite fille dans l’équation, tu tombes amoureux de la petite fille aussi. Tu l’aimes instantanément. Je savais qu’elle pourrait compter sur moi comme un père. Toutes les histoires sont différentes.
Mais nous avons la chance d’avoir une famille très unie, avec le papa de cette petite fille. Et dans l’amour que j’ai pour eux, je ne hiérarchise pas du tout ces enfants. Je les aime autant et je ferai tout pour chacun d’eux. Je pense que l’amour d’un beau-papa peut être aussi fort que celui d’un papa. Différent, certes, mais véritable et sans condition.

En décembre 2024, lors de la réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris, vous avez chanté une reprise d’« Hallelujah » de Leonard Cohen. Pourquoi cette chanson ? Pourquoi « Alléluia » ?

« Hallelujah » est une chanson universelle. Donc j’ai voulu la réadapter, et tant qu’à faire, ne pas la traduire mais écrire un texte sur Notre-Dame. Et puis Alléluia, c’est tout de même un cri de joie. Donc au moment de la réouverture ça tombait bien. Le jour J, j’avais un peu de pression. Je me suis dit « si j’y vais, je ne fais pas ça pour moi. » Et en effet, c’était presque comme si je n’étais pas là. Je regardais le lieu, je me laissais porter par les musiciens et l’émotion folle du moment, j’étais comblé.

Vous terminez votre aventure au jury de The Voice, qui vous donnait un rôle de mentor, de transmetteur. Vous avez aimé cette responsabilité ?

Oui ! J’aimais beaucoup cette dimension de transmission, et j’ai mis tout mon coeur à l’ouvrage de The Voice. C’était l’occasion de côtoyer des vrais passionnés qui ont quelque chose en eux à exprimer. Tu te mets à leur service et tu essayes de les aider pour qu’il en sorte le meilleur. J’ai donné cinq ans où j’étais dédié aux projets des autres, où je n’ai pas sorti d’album perso. Je me suis mis en veilleuse, j’ai partagé l’affiche, ou bien j’étais tout simplement en retrait. Ça m’a fait un bien fou. Mais au bout d’un certain temps, quand tu portes les projets des autres, tu as envie de vider ton sac à toi. Aujourd’hui, je sens que j’ai besoin d’exprimer certaines choses personnelles. Et je vais le faire.

Vous allez donc écrire de nouvelles chansons ? Avez-vous des projets dans un futur proche ?

J’ai surtout besoin de silence. On peut être mélomane et, par-dessus tout, aimer le silence. Pour moi, il est vital. J’en ai besoin pour être seul, calmer les choses, arrêter de faire et produire sans cesse. J’ai envie de réapprendre à prendre du temps sans faire, sans avoir ; simplement être. Et dans mon cas, je sais que ça passe par un choix radical. Donc j’ai choisi de m’isoler pendant plusieurs mois, avec ma famille, en forêt, dans un ermitage. J’ai dû me faire violence pour refuser les projets qu’on me proposait, mais maintenant c’est un grand soulagement. Je sais que j’ai plusieurs mois pour me recentrer, pour écrire. Souvent, les gens ne perçoivent pas que si on écrit des chansons joyeuses, c’est parce qu’on a des blessures en nous qu’on n’arrive pas forcément à gérer, et que la musique nous aide à canaliser. La musique a pour moi des vertus thérapeutiques. Elle me sauve. J’ai besoin d’écrire des chansons, et pour cela, il faut que je ne sois plus sollicité, que je fasse ce pas de côté. Loin du monde, pour mieux le regarder.

Si vous deviez écrire une chanson sur votre aventure de chanteur, comment s’appellerait-elle ?

(Réfléchit) J’ai écrit une chanson que je n’ai jamais sortie qui s’appelle « J’ai bricolé », et qui parle un peu de ça. J’ai fait de mon mieux sur ce chemin, comme j’ai pu, en improvisant chaque jour. Alors le résultat n’est pas parfait, mais cette maison de fortune me ressemble, et je m’y sens chaque jour un peu mieux. J’aime beaucoup la chanson « Saltimbanque » de Maxime Le Forestier, où il dit « mon numéro n’est pas fameux, je jongle avec ce que je peux. » C’est vraiment ma manière de faire.

Et une chanson sur votre foi ?

Je dirais « La Grâce ». Parce que la foi est un cadeau, une chance. Pour notre appréciation de la mort, pour notre rapport à la vie, à l’humilité, à l’autre… Dans ma chanson, je rappellerais aussi que la foi se partage humblement mais ne s’impose pas à l’autre. Respecter son prochain dans sa complexité, en lui souhaitant la paix intérieure. Ça aussi, c’est se rapprocher du Ciel.

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