Bien vivre. Dans la palette des émotions, la honte est un mélange de peur et de colère. À petite dose, elle nous permet de vivre en société en nous donnant une saine crainte du regard d’autrui. À trop forte dose, elle nous éloigne des autres et peut nous empêcher de vivre.
Huit clés pour : Sortir de la honte
Vivre en ayant honte de soi n’est pas une fatalité.
1. Se faire aider. Il est important de chercher à comprendre d’où vient se sentiment de honte qui nous pèse, au point parfois de nous empêcher de vivre. Pour cela, il peut être bon de se tourner vers une personne neutre, extérieure à notre vie, qui ne porte aucun jugement sur notre vie, avec laquelle on n’a pas besoin de se protéger : un psychologue ou un psychothérapeute. Si on entre dans la honte à cause d’une personne, on en sort aussi grâce à une autre personne avec laquelle on a une relation d’estime. Avec cette personne de confiance, on peut revenir sur notre histoire, pour comprendre ce qui a pu se passer, mettre en mots les blessures. C’est seulement en retrouvant les sentiments et les émotions que nous avons éprouvés que nous pouvons nous en libérer, nous désensibiliser.
2. Sortir du silence avec nos proches. Il n’est pas toujours nécessaire d’aller voir un psy. Cela dépend de la profondeur de la blessure. Parfois parler avec une personne proche peut suffire. La guérison peut venir après avoir osé se dévoiler, en mettant en mots la cause de notre humiliation. S’appuyer sur la famille et les amis, quand cela est possible, est d’un grand secours pour se reconstruire après un traumatisme. Mais il est nécessaire de bien choisir les personnes auxquelles on va se confier pour ne pas prendre le risque d’une nouvelle blessure… Elles doivent être bienveillantes à notre égard. Dans tous les cas, c’est la parole qui nous permet de mettre les choses à distance, de prendre du recul et donc d’aller mieux.
3. Apprendre à gérer ses émotions. Quand l’émotion de la honte nous paralyse, il y a un travail à faire pour apprendre à la mettre à distance et ne plus nous laisser dominer.
4. Trouver de bonnes activités. Quand la honte nous empêche d’avoir une vie sociale, il peut être bon de trouver des activités qui nous aident à retrouver une image plus positive de nous-mêmes et à reprendre pied dans la vie. Mais cela doit se faire parallèlement à une mise en mots de notre souffrance, pour ne pas tomber dans une compensation bancale.
5. Apprendre à regarder sa honte comme un embarras passager. Apprendre à juger nos actes plutôt que notre personne.
6. Ne pas se précipiter dans l’écueil inverse de la honte. L’orgueil et la fierté démesurés qui ne seraient qu’un pauvre masque pour cacher la honte qui nous accable… Faire attention à ne pas tomber dans les compensations illusoires.
7. Retrouver sa liberté. Faire un travail pour retrouver sa liberté et ne plus faire les choses – ou ne pas les faire – uniquement par rapport au regard des autres.
8. Développer l’estime de soi. Apprendre volontairement – et objectivement, si besoin avec l’aide d’un tiers – à regarder ses forces, ses talents et ses faiblesses réelles, aidera le honteux à reprendre progressivement une vie sociale normale.