COMMENT RENCONTRER DIEU ?

29 mars 2023

L1v N143 B Emmanuel Jean-Luc Moens

Comment faire une place à Jésus dans ma vie ? Comment assumer et témoigner de ma foi au quotidien ?Pourquoi me lever et partir en mission ? Pourquoi participer aux JMJ ? Lili Sans-Gêne se pose décidément beaucoup de questions ! Heureusement, elle est tombée sur un spécialiste qui devrait pouvoir sans trop de peine lui redonner un peu de cœur à la foi…

LE DÉBAT ENTRE LILI SANS-GÊNE ET JEAN-LUC MOENS

Marié et père de famille, mathématicien de formation. Jean-Luc Moens est engagé dans l’évangélisation au sein de la Communauté de l’Emmanuel depuis près de 30 ans. Membre du Conseil Pontifical Cor Unum entre 2007 et 2017, il a été le premier modérateur de CHARIS, le nouveau service international pour le Renouveau Charismatique jusqu’en 2019.

Lili Sans-Gêne : On dit toujours que Dieu nous parle mais, pour être honnête, je n’entends pas grand-chose !

Jean-Luc Moens : Tout dépend de ce que veut dire « entendre ». Évidemment, si je veux entendre avec mes oreilles une voix qui vient du ciel et qui me dit : « Oh, fais ceci, fais cela », ça existe, mais c’est très rare. En revanche, si vous voulez écouter Dieu, prenez une bible, ouvrez-la et lisez. Si une parole a touché votre cœur, c’est qu’il vous a dit quelque chose. Et puis, si l’on veut écouter Dieu, il faut parfois se bouger. Il ne suffit pas de rester assis sur son fauteuil et de dire « Seigneur, parle-moi ». On peut participer à une retraite, participer à un pèlerinage, aller aux Journées mondiales de la jeunesse… Là Dieu vous parlera parce qu’il parle au groupe. Il me parle aussi par l’intermédiaire de mes frères. Lorsque le Pape, un religieux, une religieuse ou un simple retraitant prend la parole, si je l’écoute en me disant : « Qu’est-ce que Dieu cherche à me dire ? », il est très possible – et même probable – que je vais entendre une parole qui ne s’adresse qu’à moi.

C’est très exigeant de croire ainsi : il faut prier tous les jours, aller à la messe le dimanche, se confesser, etc. Il n’est pas facile d’être catholique aujourd’hui !

Je vous l’accorde, c’est exigeant. Mais c’est aussi exaltant ! Je vais vous donner deux conseils. Le premier, c’est de commencer petit. Si vous décidez de prier une heure par jour, d’aller à la messe en semaine, etc. Ça risque de ne pas marcher et vous allez vous décourager. Priez donc 5 minutes le soir avant d’aller au lit. Tout le monde peut le faire ! Même s’il est tard, dites-vous : « Allez je peux bien donner 5 minutes à Jésus. » Petit à petit, les choses vont changer. Il faut prendre de petites décisions. Bien souvent, on se comporte dans notre vie spirituelle comme face à un régime : « Demain je commence mon régime ! » Et la décision ne vient jamais. (Rires.) Mon deuxième conseil, c’est de ne pas rester seul. Un chrétien seul est un chrétien en danger. Il faut avoir des frères et des sœurs sur lesquels je peux m’appuyer, avec lesquels je peux cheminer dans vie chrétienne. Jésus n’a pas évangélisé tout seul : il a appelé les apôtres puis tout une communauté pour évangéliser.

Ça veut dire quoi être témoin du Christ ? C’est du prosélytisme ?

Il y a tant de moyens d’être un témoin du Christ. Je pense que le premier moyen d’évangéliser, c’est par le témoignage de notre propre vie. C’est par notre charité, notre attention à l’autre ou notre joie que notre entourage finira par se dire : « Il y a quelque chose de changé en elle, que se passe-t-il ? » Commençons par un témoignage d’amour : aimons. La première évangélisation, c’est d’aimer. On peut aussi évangéliser par la prière. Si vous avez un ami ou quelqu’un de votre entourage que vous voudriez évangéliser, la première chose à faire, c’est de prier pour lui. Demandez ensuite à l’Esprit Saint de vous guider et il le fera avec délicatesse. Il y a une petite chose qui m’a beaucoup aidé. Une simple règle que l’on m’a dite un jour : « Quand tu parles, quand tu évangélises par la parole, surtout n’oublie pas la règle du feu rouge, feu vert. » En d’autres termes, si je parle à quelqu’un de Jésus, de l’Église ou de ma foi et que je vois que mon interlocuteur n’est pas intéressé plus que cela, et bien c’est un feu rouge. Je ne vais pas lui dire : « Tu vois bien que tu as tort, parce que ceci ou cela… » Toute la différence entre évangélisation et prosélytisme est là. Celle qui a le mieux décrit cette différence est Bernadette Soubirous. Sainte Bernadette, la voyante de Lourdes, était interrogée assez rudement par le commissaire de police qui refusait catégoriquement de croire aux apparitions ni aux messages révélés par la Sainte-Vierge. Bernadette lui a répondu cette phrase extraordinaire : « La Dame ne m’a pas dit de vous convaincre, elle m’a dit de vous le dire. » L’évangélisation, ce n’est pas du prosélytisme, ce n’est pas essayer de convaincre à tout prix, mais c’est annoncer ce qui a changé notre vie.

Et quid de la rencontre ? On est tous appelés à rencontrer le Christ, n’est-ce pas ? Personnellement, je ne sens rien.

Bienvenue au club ! (Rires.) Moi non plus je ne sens rien. Mais ce n’est pas parce que je ne ressens rien que cela n’existe pas. Ce n’est pas une question de ressenti, de perception, mais une question de foi. Avez-vous conscience qu’au-dessus de vous il y a des milliers de mètres cubes d’air qui pèsent sur vos épaules alors que vous ne ressentez rien ? Pourtant personne ne mettrait en doute l’existence de la pression atmosphérique. Je peux même la mesurer et, pourtant, je ne la sens pas. L’expérience spirituelle, c’est un peu la même chose. Mon instrument de mesure, c’est la foi. Quand je vais à la messe et que je reçois l’hostie consacrée, qu’est-ce que je sens ? Rien ! Je mange cette hostie et ma foi qui me dit : « C’est le Christ que tu reçois. » Saint Augustin nous dit qu’« il ne faut pas comprendre pour croire, il faut croire pour comprendre. » J’ajouterai qu’« il ne faut pas sentir pour croire, il faut croire pour parfois sentir la présence de Dieu ». Depuis notre baptême, l’Esprit Saint est présent en chacun de nous et Jésus demeure en nous. Demandez à l’Esprit-Saint de renouveler toutes les grâces de votre baptême ou bien, commencez tout simplement par dire : « Seigneur Jésus je crois que tu es là et je t’aime. » L’évangile de Jean s’accomplit : « Demeurez en moi, comme je demeure en vous. » Jésus demeure en moi, je peux me tourner vers lui.

Et partir en mission comme ces jeunes de L’Œuvre d’Orient, de Fidesco ou d’Enfants du Mékong ?

Je me sens très bien ici moi ! On n’est pas tous obligés de partir en mission à l’autre bout du monde ! (Rires.) C’est un appel très spécial. Une grâce de Dieu magnifique. Mais il serait absurde de vivre dans la peur d’être appelé à partir en mission au loin. Vous devez comprendre que Dieu veut votre bonheur. Dieu veut que vous soyez heureuse ma chère Lili. Il ne vous demandera rien qui vous rendrait malheureuse. Notre imaginaire a imprimé l’idée d’un Dieu vengeur, d’un Dieu qui exige de moi des choses qui me coûtent. Ce n’est pas ça, Dieu ! Dieu est bon, Dieu m’aime, Dieu veut mon bonheur, alors laissons-nous guider. Si je crois sincèrement que Dieu veut mon bonheur, il va me montrer où se trouve mon bonheur. Laissons-nous faire et n’ayons plus peur. « Comment pourrait-on avoir peur d’un Dieu qui s’est fait bébé dans une crèche ? » disait Thérèse de Lisieux et je trouve qu’elle n’a pas tort ! (Rires.)

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