Alexis Gruss : Pur sang

4 décembre 2010

A.GRUSS

 Spectaculaire. Debout, quatre étalons avancent en battant l’air de leurs sabots. Ce quadrige est suspendu à la chambrière d’un maître écuyer au nom de légende… Voici l’homme qui murmure à l’oreille des chevaux.

Propos recueillis par Magali Germain

«  Notre passage sur cette petite boule n’est qu’un passage. Ce n’est pas le temps qui passe, c’est nous qui passons » »]Saltimbanque pur sang, Alexis Gruss est l’héritier d’une lignée de rêve. Le petit forain qui écoutait parler les chevaux la nuit de Noël, à l’époque où le cirque familial était itinérant, a élu domicile cet hiver à Paris. Son cirque est une affaire de famille. Tête blanche, Monsieur Alexis pose un regard aussi tendre qu’exigeant sur ses enfants, ses petits-enfants et ses chevaux. Le temps d’un spectacle, tous se produisent sur la même piste. Leur manège virtuose galope à bride abattue. Soulevant le velours rouge des coulisses, L’1visible a été invité dans le cercle. Rencontre avec un homme de spectacle, de foi et de passion.

Qui êtes-vous ?

Un inconditionnel du mouvement.
Votre spécialité.

Trapéziste, écuyer, acrobate à cheval, clown blanc, musicien et compositeur.

Le cirque en chiffres.

60 chevaux, une éléphante, deux dalmatiens. Onze artistes. J’emploie 85 personnes l’hiver. C’est peu par rapport à l’époque de mon père.
Votre lieu.

Le cirque : un lieu magique, circulaire et fertile.

L’état de votre esprit. 

Pour moi, il y a deux jours importants : aujourd’hui et demain.

À 66 ans, avez-vous fait le tour de votre métier ?

Je ne suis pas un passionné de la retraite. À Berlin, en 1978, j’ai assisté à une répétition de Karajan à la Philarmonie. Je vous passe l’émotion… J’ai alors compris le sens de l’art, tellement il y avait de recommencements. Le travail efface le travail.

Qu’est-ce qu’un cirque à l’ancienne ?

C’est notre label, il est intraduisible. Ça ne veut surtout pas dire « vieux ». Disons que c’est très coloré, mais garanti sans colorants…

Le plus beau compliment.

C’est Nougaro qui me l’a fait un soir de première. « Gruss, ton cirque, c’est un oiseau. Mais cet oiseau, petit, il ne se pose pas sur les branches. Il se pose sur les racines. »

Une conviction.

Notre passage sur cette petite boule infinie n’est qu’un passage. Ce n’est pas le temps qui passe, c’est nous qui passons.

Votre costume.

Je me sens bien dans tous. Notre couturier a réussi à me faire porter le costume croisé cette année.

Votre légende.

Un jour un enfant accompagne un sculpteur pour chercher un morceau de marbre. Tous les matins, l’enfant regarde le sculpteur tailler la pierre. Le travail terminé, un cheval apparaît. Alors, l’enfant émerveillé dit : « Comment savais-tu qu’il y avait un cheval à l’intérieur ? »

Vos valeurs.

Elles sont dans vos bras et s’endorment sur vos genoux. Je m’interroge beaucoup sur l’avenir de nos enfants. On n’a pas encore estimé la catastrophe que représente le virtuel. Poser ses fesses sur une chaise et son cerveau sur un écran plat, ça vous habille pour un moment ! Toute immobilisation est négative. Même si je suis admiratif des services rendus par internet, ce mur m’inquiète…

Vous parlez souvent d’éducation.

Un des gros problèmes de la société aujourd’hui, c’est qu’elle manque de maîtres. J’ai plus d’estime pour les maîtres que pour les professeurs car je préfère ceux qui font à ceux qui disent.
Noël ? C’est la famille. C’est la naissance. C’est une évidence. Chez nous, à Noël, il y a toujours une croix blanche sous le chapiteau devant le rideau rouge. Je n’ai jamais pu dissocier la croix de la naissance.

Un cadeau que vous aimeriez recevoir.

Le plus beau cadeau, c’est celui que vous méritez.

Vous avez perdu un fils.

Oui, Armand, mort à vingt ans.

Quand vous priez par cœur, que dites-vous ?

Mon Père, faites de moi ce qu’il vous plaira. Quoi que vous fassiez de moi, je vous remercie. Je suis prêt à tout, j’accepte tout. Pourvu que votre volonté se fasse en moi, en toutes vos créatures, je ne désire rien d’autre, mon Dieu.  Je remets mon âme entre vos mains. Je vous la donne, mon Dieu, avec tout l’amour de mon cœur, parce que je vous aime, et que ce m’est un besoin d’amour de me donner, de me remettre entre vos mains sans mesure, avec une infinie confiance, car vous êtes mon Père. Cette prière, je l’ai découverte à Paris, dans l’église Saint-Augustin quand j’arrivais en avance dans le quartier pour mon direct sur Radio classique. C’est l’acte d’abandon de Charles de Foucauld. Ça vous remet les pendules à l’heure.

Qui vous a transmis la foi ?

Ma mère. C’était une femme de foi imperturbable.
Le plus beau jour de votre vie. C’est le jour où Gipsy Bouglione, la seule femme de ma vie, m’a dit oui. On était 800 à table.

Le réveillon chez les Gruss ?

En réalité, nous fêtons Noël dans la nuit du 25 au 26. Les trois générations de Gruss sont réunies dans ma caravane. On nous appelle les « Gruss-tassés » !

 

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