Un homme a été interpellé après une violente attaque au hachoir vendredi devant les anciens locaux du journal satirique. Il a reconnu la dimension politique de son crime. Un second suspect a été libéré dans la nuit.
PAR A.M.
Vendredi 25 septembre, la rue Nicolas-Appert (Paris, 11e arrondissement) a connu l’horreur une fois de plus. L’attaque au hachoir devant l’ancien siège du journal satirique « Charlie Hebdo », au beau milieu du procès des attentats de janvier 2015 qui se tient depuis trois semaines devant la cour d’assises spéciale, sème la consternation et la peur.
L’individu interpelé vers 12 h 30 au pied des marches de l’Opéra Bastille, d’origine pakistanaise, a assumé en garde à vue la dimension politique de son acte, un acte volontaire et réfléchi, une « volonté manifeste de l’auteur d’attenter à la vie de deux personnes dont il ignorait tout et qui se trouvaient à ce moment-là simplement en pause cigarette » selon le parquet national antiterroriste qui s’est immédiatement saisi de l’affaire. Il est arrivé en France en 2018 et s’est présenté comme mineur isolé afin de bénéficier de le prise en charge prévue par la législation. Manifestement trop vieux pour son âge déclaré, une procédure a été engagée sans succès : sur décision de justice en sa faveur, le conseil départemental du Val d’Oise a dû poursuivre l’hébergement et l’accompagnement du suspect jusqu’à sa majorité officielle, le 10 août dernier. Un rendez-vous était prévu en préfecture pour faire le point sur sa situation administrative.
Les deux blessés, âgés de 28 et 32 ans, sont membres d’une société de production audiovisuelle, dont les locaux se situent dans le même immeuble que l’ancienne rédaction de Charlie Hebdo. Ils avaient été les premiers témoins de l’assaut du 7 janvier 2015, qui a coûté la vie à douze personnes.