Vêtus de leur chasuble fluo, les manifestants ont bloqué samedi 17 novembre plus de 2000 points de circulation sur tout le territoire. La mobilisation a été endeuillée par le décès d’une manifestante. Plus de 400 blessés sont à déplorer.
Centre-villes, autoroutes, ronds-points, stations essence, préfectures, tous les lieux étaient bons samedi 17 novembre pour exprimer son ras-le-bol des taxes, des prélèvements et de la hausse du prix des carburants. Les “gliets jaunes” ont bloqué des voies de communication dans toutes la France, organisant des opérations escargot ou de péage gratuit et scandant des slogans hostiles à Emmanuel Macron jusque sous les fenêtres de la Présidence de la République. Les français en chasuble ont réussi un pari insensé : une mobilisation d’ampleur, sans leader, ni porte-parole, ni organisateur. Les manifestants de tous âges et de tous les bords de l’échiquier politique, se sont réunis spontanément sans le soutien des syndicats ni des partis.
Faute de déclaration en préfecture, de nombreux rassemblements ont compliqué le travail des forces de l’ordre qui n’ont pas pu s’y préparer. La mobilisation s’est achevée samedi sur un bilan humain lourd avec un mort et plus de 400 blessés. Une manifestante est morte en Savoie, renversée par une automobiliste prise de panique au niveau d’un barrage. Vingt-huit membres des forces de l’ordre ont été blessés. Les centaines d’autres sont principalement des manifestants percutés par des automobilistes en colère. Les forces de l’ordre ont interpellé près de 300 personnes, dont plus de la moitié ont été placées en garde à vue.
La mobilisation des « gilets jaunes », s’est prolongée dimanche 18 novembre, ralentissant la circulation sur de nombreux axes routiers. Barrages filtrants et opérations escargot ont été relevées sur plusieurs points du territoire.
Edouard Philippe s’est exprimé dimanche soir sur France 2 pour commenter la situation. Le premier ministre est apparu déterminé à garder le « cap » dans la politique de réforme de son gouvernement. A l’Elysée, le ton est le même qu’à Matignon. L’exécutif prend acte d’une mobilisation qui n’a pas atteint un “niveau exceptionnel” mais ne veut pas “minimiser le mouvement”. En berne dans les sondages d’opinion, la popularité d’Emmanuel Macron tombée à 25 % en novembre, en chute de quatre points, devrait pâtir de cet élan spontané qui a marqué les esprits tout le weekend, soutenu par 74 % des Français selon un sondage Odoxa pour Le Figaro.
Les appels à l’ “acte 2” de la mobilisation se répandent déjà sur les réseaux sociaux, invitant les « gilets jaunes » à se retrouver place de la Concorde à Paris, le samedi 24 novembre.