Brigitte : rencontre au bout du chemin

20 juillet 2018

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Brigitte part sur le chemin de Compostelle sans trop savoir pourquoi. Elle est athée. Une rencontre incroyable l’attend arrivée à Compostelle…

D’origine espagnole, je me rends un jour à l’office du tourisme espagnol afin de partir sur la trace de mes grands-parents. La dame qui me précède demande des informations sur Saint-Jacques-de-Compostelle et, lorsque vient mon tour, je demande exactement la même chose alors que je n’en ai jamais entendu parler ! Un matin, je prends la brochure et me dis : « C’est ça que je dois faire ! » Curieusement, ce départ s’impose à moi. Je pars presque sans entraînement physique et sans motivation particulière. J’ai l’habitude de randonner, cela me suffit. Je pars en confiance sans me poser de questions. N’y a-t-il pas une part de mystère dans tout départ ?

Très vite, j’aime le style de vie que le chemin impose. La simplicité : se détacher pour s’attacher à l’essentiel, un monde dans lequel l’humain a toute sa place. Être seule et écouter le silence, être présente au calme et retrouver son for intérieur. Ce silence permet le passage du monde extérieur au monde intérieur, puis au monde supérieur. La nature face à laquelle je me sens humble et toute petite, et qui a tant à nous apprendre. L’hospitalité, le maître mot du chemin ; se sentir attendu comme un frère. Les rencontres sans artifice. Sur le chemin, trois types de rencontres sont possibles : avec soi ; avec les autres ; avec l’Autre. La fraternité : tous ces gestes gratuits et inattendus… De la bouteille d’eau placée devant une porte, au geste d’encouragement d’un automobiliste, ou au service rendu entre pèlerins.

Petit à petit, en marchant, je prends conscience que ce cheminement a aussi une autre dimension : mes pas me permettent d’avancer, d’aller vers, de chercher une autre vérité de la vie. Au fil des pas, s’égrène une relecture non seulement de mon rapport au monde mais aussi de mon cheminement intérieur. C’est alors que s’invite cette grande énigme de l’existence : « Quel est le sens de ma vie aujourd’hui ? » De plus, pendant ces quatre semaines, j’éprouve un sentiment nouveau : je me sens guidée et je me laisse conduire. Peu à peu, je ressens aussi une joie au coeur, une joie profonde. Un sourire qui vient du coeur s’affiche sur mon visage. C’est nouveau pour moi mais qu’est-ce que cela fait du bien ! Partie avec deux sacs, le sac à dos et le sac intérieur, c’est ce dernier qui m’a peut-être mise en route mais qui pèse le plus ! Pour l’alléger, je comprends que je dois pardonner, étape indispensable pour être prête à accueillir autre chose.

À l’arrivée à Saint-Jacques, quelle déception ! Trop de monde, trop de bruit… Je décide de continuer jusqu’à Finistère : trois jours de marche pour arriver au bout de la terre, trois jours de pur bonheur, de paix intérieure retrouvée. Et là, au dernier pas, moi qui pensais qu’il n’y avait pas plus athée que moi sur terre, le ciel me tombe sur la tête ! Comme enveloppée par un tourbillon, je me sens aimée. Combien de temps suis-je restée là ? Aucune idée… Mais à cet instant, je sais que j’ai rencontré Dieu et que je viens de vivre l’Ultreïa et Suseïa (le « toujours plus loin, toujours plus haut » du pèlerin de Saint-Jacques). Au retour, j’annonce à mon fils et à ma fille que j’ai rencontré Dieu. Quel décalage entre la Brigitte du départ, la randonneuse, et la nouvelle Brigitte ! Dans un monde où tout s’explique, je préfère ensuite garder le silence. Je n’ai pas les mots et ne veux pas que l’on se moque de moi, que l’on abîme cette rencontre. Je poursuis mon cheminement intérieur (retraites, etc.) et surtout, je ne me sens plus seule. J’accepte que tout ne dépende plus uniquement de moi et de pouvoir avancer en confiance, car, quoi qu’il m’arrive, je suis aimée !

Aujourd’hui, le maître mot de mon « après-chemin » est l’engagement au sein d’associations jacquaires, et en particulier de Webcompostella (voir p. 12). Je poursuis mon chemin par le biais, entre autres, de l’hospitalité en France et de  l’accueil des pèlerins francophones à Santiago. Et puis, il y a les mots, des mots comme des pas… Pour continuer le chemin… sans marcher !

Propos recueillis par Laurence Meurville.

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