Que demanderiez-vous à Dieu ?

2 septembre 2019

L1v N106 P Roder 3a

Si nous pouvions poser quelques questions à Dieu, comme dans le film Interview avec Dieu, nul doute que nous aurions beaucoup de choses à lui demander…

LE DÉBAT ENTRE LILI SANS-GÊNE ET LE PÈRE FRÉDÉRIC RODER

Lili Sans-Gêne : Moi, si je pouvais réaliser une interview avec Dieu, je lui demanderais en premier de m’expliquer pourquoi il permet que toute cette souffrance existe, en particulier chez les enfants, les innocents, alors qu’il est soi disant un Dieu d’amour tout puissant…

Père Frédéric Roder : Nous ne comprenons pas car la souffrance est un mystère. Il est certain qu’aucune explication rationnelle ne saurait nous satisfaire pleinement. C’est ce que Dieu a répondu à Job, dans la Bible, qui l’interrogeait sur les terribles maux dont il était injustement frappé : « Est-ce toi, demande le Tout-Puissant, qui a créé l’Univers, la lumière… ? » Du reste, comment pourrions-nous comprendre pleinement le plan de Dieu avec notre intelligence limitée ? Heureusement. La Révélation nous apporte une lumière nouvelle et nous renvoie en même temps à la question de notre liberté.

Justement, j’aimerais lui poser la question de notre libre arbitre : s’il voyait tout et s’il avait tout prévu par avance, nous ne serions pas libres !

Tout d’abord, la Révélation nous apprend que la souffrance est entrée dans le monde avec le péché. En effet, Dieu a voulu l’homme heureux, heureux de ce bonheur qui était le sien dans cet amour total du Père, du Fils et du Saint-Esprit de toute éternité. Il l’a invité à y participer librement.Il nous a créés libres parce qu’il nous aime et que l’amour ne s’impose pas. C’est là le plus grand honneur que Dieu ait fait à l’homme de le créer libre et distinct de lui. Mais l’homme, mû par le désir de devenir égal à Dieu, a refusé Dieu et a provoqué la rupture : c’est le péché originel commis par les premières créatures (Adam et Eve) qui se sont détournées de Dieu. C’est par elles que la souffrance est entrée sur la terre et restera le lot de l’humanité jusqu’à la fin des siècles. Car coupé de Dieu, l’homme devient incapable de communiquer à ses enfants ce bonheur qu’il a perdu à l’origine.

Ainsi il ne faudrait surtout pas croire que la souffrance est une punition de Dieu. C’est nous qui en nous détournant de Dieu, nous punissons nous-mêmes.Si la liberté est notre plus grand bien, si elle nous permet de nous différencier de l’animal, elle nous coûte parfois terriblement cher. Lorsque nous préférons nos mauvais instincts à Dieu, lorsque nous nous y laissons aller, nous nous mutilons nous-mêmes et nous nous éloignons de Lui. C’est cela le péché. Ce n’est pas comme on le croithabituellement une simple transgression à une loi, mais beaucoup plus un refus de l’amour de Dieu, un refus de faire sa volonté, un refus de répondre à son appel. Alors, notre esprit coupé de Dieu devient trop faible pour dompter la nature et nous devenons esclave des forces dont est tissé l’univers, alors la souffrance tombe au hasard sur n’importe qui et n’importe quand, de préférence sur les plus faibles, démunis ou innocents..

En ce cas, je ne comprends pas pourquoi il ne répond pas à la plupart des prières que lui adressent les croyants : c’est très décevant s’il existe. Pour moi il est absent de notre monde…

La réponse de Dieu à ce gâchis du péché originel, c’est d’avoir envoyer son propre fils. Jésus, le fils de Dieu lui-même, est devenu homme. Innocent comme jamais personne ne l’a été, il est venu sur terre pour apporter aux hommes la possibilité d’aimer Dieu à leur niveau. Tout de suite, il a souffert du péché et du mal des hommes. Ceux-ci n’ont pas voulu le connaître, l’ont rejeté de leur ville, avec indifférence, quand ce n’était pas avec haine. Il a connu l’incompréhension de son entourage, l’abandon et la trahison de ses amis. Dire que cette souffrance n’était pas grand chose pour celui qui était Dieu serait oublier les propres paroles du Christ « Mon âme est triste jusqu’à la mort », le déchirement de Gethsémani « Mon Père, si ce calice peut s’éloigner de moi, toutefois non pas ce que Je veux, mais ce que tu veux », et le cri d’angoisse et de solitude du Calvaire « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ».Oui, la souffrance n’est pas voulue par Dieu. Elle est un sabotage de son plan.

Mais alors il faudrait qu’il m’explique, votre Dieu, ce qu’il fait justement pour répondre à cette souffrance ?

Regardez les attitudes et les paroles du Christ : elles nous révèlent la pensée de Dieu face à la souffrance ! Il guérit les malades, chasse les démons, ressuscite les morts, non pas de temps en temps mais constamment dans l’Evangile. La souffrance, comme à nous, lui est intolérable ; il a pitié des foules. Il pleure à la mort de son ami Lazare. Il accepte lui-même de mourir pour mieux vaincre la mort par sa Résurrection.Suivre son exemple, c’est ne pas rester impassible, ni insensible devant la souffrance, mais c’est tout mettre en œuvre pour la faire cesser.

Je ne crois pas que la vie éternelle existe, ça me paraît trop beau pour être vrai. Je serais donc très curieuse qu’il m’explique ce qui se passe après la mort !  

Le Pape Jean-Paul II nous a donné une réponse magnifique : « Aujourd’hui, il est devenu difficile de parler de la mort car la société du bien-être à tendance à occulter cette réalité, dont la seule pensée procure de l’angoisse. Si la mort est l’ennemi inexorable de l’homme, qui tente de le vaincre et de le reconduire sous son pouvoir, Dieu ne peut pas l’avoir créée, car il ne peut pas se réjouir de la perte des vivants. Le projet originel de Dieu était différent, mais il fut contrarié par le péché commis par l’homme sous l’influence du démon, comme l’explique le Livre de la Sagesse: ‘Oui, Dieu a créé l’homme pour l’incorruptibilité, il en a fait une image de sa propre nature; c’est par l’envie du diable que la mort est entrée dans le monde: ils en font l’expérience, ceux qui lui appartiennent !’ (Sg 2, 23-24). »

L’espérance de la résurrection est magnifiquement affirmée par toute la Parole de Dieu. Il faut certes passer à travers la mort, mais désormais avec la certitude que nous rencontrerons le Père lorsque « cet être corruptible aura revêtu l’incorruptibilité et que cet être mortel aura revêtu l’immortalité » (1 Co 15, 54). Alors on verra clairement que « la mort a été engloutie dans la victoire ». C’est précisément en raison de cette vision chrétienne de la mort que saint François d’Assise pouvait s’exclamer dans le Cantique des Créatures: « Loué soit mon Seigneur, pour notre sœur la mort corporelle » (Sources franciscaines, n. 263). Face à cette perspective réconfortante, on comprend la béatitude annoncée par le Livre de l’Apocalypse, presque comme un couronnement des béatitudes évangéliques: « Heureux les morts qui meurent dans le Seigneur ; dès maintenant oui, dit l’Esprit qu’ils se reposent de leurs fatigues, car leurs œuvresles accompagnent » (Ap 14, 13). Face à ce grand mystère, il ne nous reste que le silence et la confiance. Un jour, nous saurons !

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