L’ÉGLISE AU TEMPS DES BARBARES

2 juillet 2020

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En 476, Romulus Augustule, le dernier empereur romain d’Occident est déposé par le barbare Odoacre. Les peuples germaniques qui peuplaient le nord-ouest de l’Europe règnent en maîtres sur l’Empire.

PAR ALEXANDRE MEYER

Si les Francs sont païens, la plupart des barbares – Vandales, Lombards, Burgondes – sont ariens. Cette doctrine, défendue autour de 320 par un prêtre d’Alexandrie, Arius, montre un Père supérieur au Fils, créé par lui, ni égal ni semblable ni de même nature que lui. Le concile de Nicée (325), puis celui de Constantinople (381) consacrent le mys- tère trinitaire et la divinité du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Les efforts déployés par les pères de l’Église pour ramener les bar- bares à l’orthodoxie (la foi droite) ont échoué, mais le christianisme, toutefois, a pénétré les mentalités : le respect du pauvre, du vaincu, se développe.

Durant l’Antiquité, les empereurs romains avaient imposé le christianisme à coups de décrets, interdisant les cultes païens, détrui- sant de nombreux temples, favorisant les individus qui se convertissaient. À la fin du IVe siècle, la foi chrétienne était devenue un signe de prestige social et un élément indis- pensable pour faire carrière dans l’Empire. Après son effondrement, les politiques civiles de coercition disparaissent. Les évêques se retrouvent seuls à assumer l’impératif de l’évangélisation et misent sur la prédication pour amener de nouvelles âmes au christia- nisme, condamnant l’usage de la force. Dans le vide des institutions civiles, les évêques catholiques font figure de chefs naturels. Premiers personnages de leurs villes respectives, ils négocient avec les nouveaux maîtres, obtenant parfois le respect des biens et des personnes. La situation est plus difficile en Afrique, où les catholiques sont persécutés.

En 486, Clovis règne sur la Gaule. Marié à une princesse catholique, Clotilde, il reçoit le baptême de l’évêque Rémi de Reims en 499. Cette étape est décisive dans les progrès du catholicisme auprès des peuples barbares. En 507, les Wisigoths sont repoussés dans la péninsule ibérique, où Byzance reprendra pied en 552. Les réfugiés africains fuyant les Vandales y apportent avec eux la foi catholique et leurs bibliothèques. Elle est entière- ment convertie à la fin du VIe siècle. La Pro- vence est prise aux Ostrogoths en 532. La conversion de la nation lombarde, qui occupe l’Italie, débute en 590 et s’achève à la fin du siècle suivant.

En Italie, en Gaule et en Espagne, les monas- tères, nés d’initiatives privées, fleurissent partout. Dans ces écoles de sainteté, de charité et de service de Dieu, les moines accumulent textes sacrés et lettres profanes. Leurs fondateurs ignorent encore qu’ils deviendront le refuge de la vie intellectuelle et des valeurs de la civilisation antique. Gré- goire le Grand, pape de 590 à 604, marque profondément son temps par la sûreté de sa doctrine et la profondeur de sa vie spiri- tuelle. Il envoie des moines auprès des Angles et des Saxons en Grande-Bretagne. Leur roi se convertit en 597. Les moines celtes d’Irlande et d’Écosse accomplissent un travail missionnaire prodigieux. Cent ans plus tard, au début du VIIIe siècle, l’Occident tout entier était devenu chrétien. 

Pour en savoir plus

Les Racines chrétiennes de l’Europe. Conversion et liberté dans les royaumes barbares, Ve-VIIIe siècle, par Bruno Dumézil, Éditions Fayard.

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