LA MORT, ET APRÈS ?

2 novembre 2020

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Le 2 novembre, au lendemain de la Toussaint, l’Église commémore les fidèles trépassés : c’est la « fête des morts ». Fruit de son expérience de médecin et de prêtre, Mgr Michel Aupetit publie une méditation sur cette mort refoulée, effacée du paysage commun, et qui a refait surface, impitoyable, pendant la pandémie…

PAR MGR MICHEL AUPETIT, ARCHEVÊQUE DE PARIS

1. LA MORT ACCEPTÉE

Méditer sur la mort n’est pas un réflexe morbide engendré par la peur. C’est au contraire une façon réaliste de s’emparer de la vie, de sa propre vie et de l’habiter en profondeur. La pandémie qui a bouleversé le monde nous a permis de revisiter le sens de notre vie et de notre rapport à sa finitude qu’on appelle la mort.

La mort était jadis une réalité intégrée de l’humanité. Elle est devenue indécente. « Si les morts ne ressuscitent pas, mangeons et buvons, car demain nous mourrons », écrivait déjà saint Paul aux Corinthiens (1 Co 15, 32). À leur tour, nos contemporains pensent leur vie comme un temps limité dont l’issue fatale les conduit à la seule recherche désespérée de la jouissance extrême.

Il y a une autre voie, qui fut pendant longtemps une voie de sagesse quasi universelle. Il ne s’agit plus de la mort subie, ni de la mort choisie, mais de la mort acceptée.

2. LA MORT APPRIVOISÉE

Dans ce tableau de Jérôme Bosch, La Mort de l’avare, on voit un démon qui soulève un gros sac d’écus et le pose sur le lit de l’agonisant. Le mourant a le pouvoir d’exercer une dernière fois son libre arbitre, de tout gagner ou de tout perdre. Le démon montre au mourant tout ce que la mort menace de lui prendre. Ou il accepte d’y renoncer et il sera sauvé, ou il voudra les emporter au-delà de la mort et il sera damné. Cet amour immodéré des biens possédés s’appelle l’avaritia. Elle correspond à une avidité de la vie, des êtres, comme des choses qui détournent de Dieu : l’amour du monde opposé à l’amour de Dieu et la vaine gloire opposée à l’humilité.

Notre existence est jalonnée de petites morts successives (les désirs frustrés, les trahisons), de morts à soi-même (les échecs), qui peuvent être une bénédiction dans la mesure où elles nous apprennent à découvrir le bonheur par un surcroît d’humanité.

Le désir de l’homme est bon, mais il demeurera toujours insatisfait tant qu’il n’aura pas trouvé la seule finalité qui peut le combler : la plénitude de la vie qui se trouve en Dieu.

3. LA MORT DÉPASSÉE

« En vérité, je te le dis, dès aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis. » Jésus affirme au bon larron qui se tourne vers lui dans un acte de foi ultime que sa mort ouvre les portes du paradis. « Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi je demeure en lui » (Jn 6, 56). La vie divine à laquelle l’homme est appelé à participer consiste à entrer dans cette communion céleste qui le comble, parce qu’elle répond à sa soif d’amour et à sa recherche permanente du bonheur…

La mort. Méditation pour un chemin de vie. Mgr Michel Aupetit, Artège, 2020, 130 pages, 11,90 €.

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